Historique des Pompiers de Cheverny et Cour-Cheverny

Episode 1 - Histoires de pompes au 19e siècle



Nos pompiers de Cour-Cheverny ne défilent plus avec leurs pompes et pourtant leur histoire débute avec une pompe.
« Pompier » désigne à l’origine un constructeur de pompe (c’est au 17e siècle qu’apparaissent les premières pompes) puis, à partir du milieu du 18e siècle, le terme s’appliquera à « l’homme faisant partie d’un corps organisé pour porter secours en cas d’incendie ». 
C’est après la Révolution que le pouvoir central légiférera et chargera les municipalités de prendre des précautions convenables pour prévenir et faire cesser les incendies (1790). Par la suite, les communes sont dans l’obligation de disposer, dans la mesure du possible, d’une pompe à incendie (loi du 6 octobre 1791). En effet, en cette fin de siècle et au début du 19e siècle, la possession d’une pompe conditionne la formation d’une compagnie de pompiers. Peu de communes cependant sont assez riches pour assumer l’achat de ces pompes. Une circulaire du ministère de l’intérieur du 6 février 1815 précise que la désignation des pompiers est réservée aux maires mais que les sous officiers sont désignés définitivement par le préfet. Ce sont des civils (sauf à Paris depuis 1811) qui sont indépendants des gardes nationaux et ne sont pas chargés du service d’ordre. 

L’union fait la force. 
Pour nos deux communes, ce n’est que lorsque le propriétaire du château de Cheverny met à la disposition des habitants la pompe achetée pour son domaine qu’elles s’unissent pour créer une compagnie (2 avril 1817) constituée de 50 pompiers, commandée par monsieur Denet, de Cour-Cheverny, capitaine, et monsieur Vinot de Cheverny, lieutenant. Ce corps sera dissous en 1830. 

En 1837 et 1838, sur l’incitation du préfet, les deux communes envisagent à nouveau la création d’un corps commun de pompiers. La loi du 22 mars 1931 a modifié le statut des pompiers qui sont dorénavant désignés parmi les gardes nationaux (ajoutant à leur rôle de lutte contre le feu celui du maintien de l’ordre). C’est le conseil de Cour-Cheverny qui transmet la proposition du préfet à Cheverny (dél. de Cour du 31/12/1837) et les conseillers municipaux de Cheverny donnent leur accord à condition que « dans les gradés il sera réservé une place de lieutenant, de sergent et de caporal aux habitants de Cheverny »...
Le conseil de Cour-Cheverny constate alors (dél. du 4 mars 1838) que « cette compagnie de pompiers devant être formée de plusieurs escouades, il s’en trouvera une composée de volontaires de Cheverny, qu’alors de droit tous les gradés de cette escouade seront dévolus à des habitants de Cheverny ». Déjà la rivalité entre les deux communes se fait sentir ! 

Chacun pour soi 
Le corps de pompiers commun ne verra semblet- il pas le jour à cette époque car on n’en retrouve pas de trace dans une enquête de 1842 effectuée à la demande du ministère de l’intérieur et surtout, les corps de pompiers furent reconstitués séparément en 1846 pour Cour-Cheverny et fin 1847, début 1848, pour Cheverny, lorsque le Marquis de Vibraye fit don de la pompe du château à la commune. (dél. du conseil en date des 7 novembre 1847 [don], 19 décembre 1847 [constitution]). 
C’est à cette époque la « guerre des pompes »... En effet, en 1846 une souscription est ouverte par la commune de Cour-Cheverny et le conseil municipal charge le préfet de demander une subvention au Conseil général pour acheter une pompe. Le corps est constitué le 4 septembre 1846 et la subvention attribuée en 1847 (elle ne couvre pas toute la dépense). 

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Cheverny ne veut pas être en reste et la lecture de la délibération du conseil municipal du 7 août 1849 (voir photo ci-contre) est édifiante : le conseil demande en effet au préfet de solliciter une subvention du Conseil général pour la commune en précisant dans sa délibération : « ...La commune de Cour-Cheverny, grâce à la magnificence du Conseil général a pu faire l’acquisition d’une pompe et organiser une nombreuse compagnie de pompiers. Les besoins de la commune de Cheverny sont aussi nombreux, ses ressources beaucoup moindres et son zèle ne le cède en rien à celui de ses voisins... » .
Finalement, Cheverny achète une deuxième pompe fin 1849. Après dissolution pour cause de guerre de 1870 et suppression de la Garde nationale, les corps des deux communes sont réorganisés en 1872... 
Sources :
Le Héron - La Grenouille n°21 - Octobre 2013 
(Avec le concours de Freddy Leveau président de l’Amicale des sapeurs pompiers). 



Episode 2 - 1988 à 1945

1888 : Création de la Compagnie des Sapeurs Pompiers de Cour-Cheverny.
Un décret du 16 février 1888, signé Sarrien, ministre de l’Intérieur, crée la Compagnie des sapeurs-pompiers de Cour-Cheverny et nomme Gaston Adeline capitaine, Maurice de Sèze lieutenant, Maurice Bégé, sous-lieute­nant et 57 sapeurs. Création confirmée par M. Bonamy, maire de Cour-Cheverny.
Pourquoi « sapeur » ? Ce terme vient du moyen-âge, où les pompiers « sapaient » le feu, c’est-à-dire qu’ils isolaient le foyer. À l’époque, il n’y avait pas de réseau de distri­bution d’eau et la majorité des maisons étaient en bois. Lorsqu’un feu se déclarait, les secours abattaient tout ce qui se trouvait autour afin de limiter la propagation du feu. On retrouve ce principe dans le témoignage d’un ancien pom­pier : « autrefois, on disait : le feu est éteint quand il n’y a plus rien à brûler ! »


Le travail des sapeurs-pompiers à l’époque des pompes à bras
Lettre de 1852 du maire de Cheverny au préfet, justifiant d’augmenter les effectifs de pompiers en ces termes : « Pour faire manoeu­vrer notre pompe, il ne faut pas moins de 10 hommes pour fouler (1), plus 5 autres pour tenir les tuyaux et diriger la lance. Or, les hommes ne peuvent pas fouler plus longtemps qu’une minute et demie et ils doivent être rempla­cés immédiatement. Ce n’est donc qu’après quelques minutes de repos qu’ils peuvent re­prendre les balanciers… ».Ceci justifiait pour les deux pompes (celle de la commune et celle du marquis de Vibraye mise à disposition) un effectif demandé d’une soixantaine d’hommes (le décompte paraît un peu fort mais, à cette époque, la pompe était sans doute très rude à faire fonctionner…). Notons que la pompe à bras permettait de lancer l’eau à une quinzaine de mètres et qu’il fallait toujours une chaîne humaine pour approvisionner l’eau avec des seaux en faisant appel à toute la population…

1893 : Une section de pompiers aux Perraudières
À cette époque, on retrouve à Cour-Cheverny la trace de constitution d’une section de sa­peurs-pompiers aux Perraudières, pour gagner en efficacité lors de sinistres dans cette zone excentrée de la commune.


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1920, où l’on reparle de la pompe à Cheverny…
Session extraordinaire du Conseil municipal de Cheverny le 4 décembre 1920, sous la présidence du maire Louis Hardy : « Monsieur le président expose l’utilité pour la commune de la réorganisation d’un service de secours contre l’incendie. À la suite de cet exposé, le conseil municipal adopte la délibération sui­vante : Considérant que la commune dont la population est de 1 090 habitants, répartie dans six hameaux principaux, possède une pompe à incendie et le matériel de service nécessaire ;
qu’il importe pour en assurer l’utile emploi de réorganiser un corps de sapeurs pompiers ;
le Conseil municipal :
1- demande que ce corps soit organisé en une compagnie de 25 hommes ;
2- s’engage au nom de la commune à subvenir au moins pendant quinze ans aux dépenses énumérées dans l’article 3 du décret du 10 novembre 1903. »

Une chaîne humaine de 800 mètres
Bernard Brunet, ancien pompier et un de nos témoins pour constituer cet historique, nous parle de cet incendie auquel, enfant, il a pu as­sister dans les années 30, à la ferme du Breuil, où il fallut constituer une chaîne humaine de 800 m environ, pour approvisionner la pompe avec des seaux : chaque maillon représentant environ deux mètres, imaginez le nombre de personnes mobilisées !

Consultation publique
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Sans pouvoir préciser la date (sans doute aux environs de 1930 ?), on retrouve la trace dans les archives de la commune de Cour-Che­verny, d’une consultation publique intitulée « Voulez-vous acheter une moto-pompe ?», et comportant une centaine de signatures… C’est le début de la modernisation…

La période sombre de l’occupation
28 septembre 1942, lettre du préfet aux maires du département :
« Le Feldkommandant de Blois me fait savoir qu’il a constaté que les pompiers appelés pour combattre un sinistre arrivent souvent sur les lieux après un délai assez long, quelquefois même après plusieurs heures.(…) Je vous prie de demander à l’officier, commandant le corps des sapeurs-pompiers de votre commune d’insister vivement près de ses hommes pour obtenir qu’ils répondent avec plus de célérité quand il est fait appel à leur concours »

1945 : Réquisition, faute de volontaires
En mars 1945, le maire de Cour-Cheverny écrit au préfet pour lui demander « d’envisager la possibilité de procéder à une réquisition, l’ef­fectif de 16 hommes risquant de se réduire à 7 suite au départ éventuel des jeunes hommes des classes 1940 à 1944 » (qui n’avaient pas fait leur service militaire) », ayant constaté que les appels répétés aux volontaires n’ont donné aucun résultat.
La réponse du préfet de Loir-et-Cher (25 avril 1945) :
« … considérant que du fait de la mobilisation des classes 1940 à 1944, le corps de sapeurs-pompiers de Cour-Cheverny sera réduit à un effectif insuffisant ;
considérant qu’aucun engagement volontaire pour la durée des hostilités n’a été souscrit malgré des appels réitérés du maire de cette commune et qu’en conséquence, pour sup­pléer aux vacances, il doit être procédé à la réquisition du personnel nécessaire au fonc­tionnement normal des services d’incendie de la commune de Cour-Cheverny,
décide :
Sont réquisitionnées en qualité de sapeurs-pompiers les personnes suivantes demeurant à Cour-Cheverny » (suit une liste d’une ving­taine de personnes nées entre 1894 et 1915). 

(1) Fouler : action de pousser l’eau dans la pompe.

Le Triton - La Grenouille n° 24 - Juillet 2014



Episode 3 - 1951 à 1963


1951 – Sollicité par le maire (M. Pezé), Bernard Brunet (habitant de Cheverny), s’engage à 27 ans comme pompier volontaire à Cheverny (il sera pompier pendant 32 ans) et il nous parle de cette époque : 
« En cas de sinistre, on alertait les pompiers par le bouche à oreille, en courant prévenir untel qui alertait untel, ou parfois au clairon » (à ce propos, La Grenouille n’a pas retrouvé la date de l’apparition de la première sirène qui, à Cour- Cheverny, était à l’origine située près de la gare). B. Brunet. : « Il n’y avait pas de véhicule de pompiers à Cheverny, et c’est la voiture du boulanger qui permettait de déplacer la pompe. Si le boulanger n’était pas disponible, on la déplaçait à pied… Les pompiers étaient également souvent « motorisés à vélo » ( !), ce qui permettait d’accélérer les déplacements… Les manoeuvres avaient lieu une fois par mois à La Fosse Fesneau (en limite de la forêt de Cheverny). Une pénalité financière était infligée aux absents non excusés ». B. B : « Les pompiers se donnaient rendez-vous au café de Martial Leveau pour les départs au feu, et aussi pour le retour. Le matériel était entreposé dans l’ancien séchoir à briques, devenu aujourd’hui la salle des fêtes. Au premier janvier, on sonnait le clairon à 6 h 30 pour se rassembler et aller à pied souhaiter la bonne année au chef de centre (Jules Pommier à cette époque) à son domicile, lequel offrait à ses hommes « un bon casse-croûte ». On retournait ensuite au village où le maire offrait un vin d’honneur à midi à la mairie ». Aujourd’hui, le Chef de Centre actuel attend chaque premier janvier à son domicile… mais il ne voit rien venir… 

1958 : l’arroseur arrosé, où quand le maire prend les choses en main… Compte rendu du Conseil municipal de Cour- Cheverny du 17 mai 1958 : M. le maire met le Conseil au courant des réflexions désagréables qui ont été faites aux sapeurs pompiers le vendredi 2 mai, au cours d’un incendie, et à la suite desquelles le sous-lieutenant Pierre Clamet et le sergent Gérard Pasquier lui ont adressé par écrit leur démission. Le Conseil en ayant délibéré, Considérant d’une part : - « que les Sapeurs-pompiers sont des volontaires, qu’ils n’ont pas à assurer un service de garde permanent et peuvent se trouver plus ou moins éloignés de l’agglomération au moment où éclate un sinistre, sans qu’on puisse leur en faire reproche » - « que les sapeurs pompiers ayant au moment où on les alerte, à se rendre au local contenant le matériel incendie, à prendre ce matériel et à le transporter pour l’amener à pied d’oeuvre, il est normal qu’ils soient devancés sur les lieux du sinistre par des habitants qui, simples spectateurs, ne viennent que de quelques dizaines de mètres parfois » - « que les spectateurs n’ont pas à faire de réflexions sur la façon dont les gradés utilisent leurs sapeurs, qui arrivent successivement sur les lieux suivant la distance qu’ils ont à parcourir pour se rendre au lieu du sinistre » - « que, dans le cas particulier du 2 mai, l’incendie était maîtrisé lorsque le personnel du Centre de Secours de Contres est arrivé pour se mettre à la disposition du maire » - « décide d’exprimer sa confiance et ses remerciements au sous-lieutenant Pierre Clamet et au sergent Gérard Pasquier pour la façon dont ils remplissent la mission qu’ils ont acceptée volontairement, en donnant ainsi à tous un exemple peu suivi de dévouement au bien commun, - « décide de leur demander de revenir sur leur décision, de retirer leur démission, qui ne peut d’ailleurs être définitive qu’après acceptation de monsieur le préfet du Loir-et-Cher, et de poursuivre leurs fonctions » - « considérant d’autre part, que le nombre des sapeurs pompiers volontaires résidant dans l’agglomération est apparu à peine suffisant, compte tenu des défaillances justifiées possibles » - « que depuis plusieurs années le commandant de la Compagnie de Sapeurs Pompiers cherche en vain à recruter des volontaires parmi les habitants de l’agglomération, chacun trouvant une excuse derrière ses occupations, ses goûts ou ses aptitudes, ce qui est un prétexte commode pour se permettre de critiquer impunément ensuite les hommes de bonne volonté, - invite le maire à demander aux critiqueurs, qui ont provoqué les démissions susdites, d’accepter de signer un engagement de Sapeur pompier volontaire, - et décide, s’ils refusent, de prendre acte publiquement de ce refus » Et voilà comment on retrouve, quelques temps plus tard, sous la ferme influence du maire (M. Brunet), quelques « critiqueurs » convertis en pompiers volontaires et, parmi eux, l’épicier M. Aquilina et Roger Duceau, nommé chef de Centre et qui le restera pendant 25 ans… Ce dernier, avec son équipe et le soutien de la municipalité, procèdera à la (re)structuration du Corps des Sapeurs-pompiers de Cour-Cheverny : engagements de volontaires, formation des hommes, investissement en matériel et création, à la fin des années 60, du Centre des Sapeurs pompiers à l’emplacement actuel, agrandi ensuite, une dizaine d’années plus tard. Auparavant, le local des pompiers se situait derrière la mairie, à l’emplacement du local actuel du VBR. 

Les indisciplinés sont sanctionnés Les Sapeurs pompiers sont des gens sérieux, mais on retrouve également quelques manquements à la discipline, sanctionnés comme il se doit par la hiérarchie… : Lettre du chef de Centre à l’Inspecteur départemental : « J’ai l’honneur de vous informer que, par décision en date du 26 août 1959, le Conseil d’administration du Corps des Sapeurs pompiers a décidé de radier de ses effectifs le Sapeur X (La Grenouille ne dénonce pas !) pour état d’ébriété et abandon de son casque à la suite d’une permanence préventive au festival de Musique de Cour-Cheverny » 
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1963 : arrivée de la jeep Jusqu’à cette date les pompiers n’avaient pas de véhicule motorisé et le premier investissement en ce domaine fut la fameuse jeep, réalisée en alliage léger, permettant de l’aménager et de l’équiper, (dans un garage de Cour-Cheverny), d’une pompe Guinard et d’un réservoir d’eau de 300 litres. Elle était également dotée d’une rampe d’arrosage montée sur le pare-chocs avant pour noyer les petits foyers et de deux jets orientés vers les pneus pour les refroidir lors du passage dans des zones récemment incendiées. Délibération du Conseil Municipal de Cour-Cheverny du 13 février 1963 : « achat d’une Jeep 3 500 NF. Équipement avec citerne et groupe pompe 6 800 NF, équipement radio complet 4 000 NF).» Cette jeep est aujourd’hui visible (avec une autre de Cour-Cheverny) au musée des Sapeurs- pompiers de Loir-et-Cher à Vendôme… C’est un lieu à visiter absolument, où sont exposés une quarantaine de véhicules superbement restaurés et en état de marche, dont une grande échelle de 25 m, datant de 1775, tirée à l’époque par des chevaux. Tout ceci grâce à l’action des bénévoles de l’Association des amis du musée des pompiers de Loir-et-Cher, qui passent leur temps libre à sauvegarder ce précieux patrimoine.


Le Triton - La Grenouille n° 25 - Octobre 2014

Episode 4 - 1963 à 2000


1963 les corps se rapprochent

La pompe de Cheverny
Par délibération du 20 mars 1963, le Conseil municipal de Cheverny décide de dissoudre son corps de Sapeurs-pompiers pour le regrouper avec celui de Cour-Cheverny et le corps intercommunal est en place au 1er juin 1963.
La fameuse pompe de Cheverny a également été récupérée à Cour- Cheverny…

On sait aussi se détendre chez les pompiers
La Grenouille a également entendu parler de quelques retours de sinistres, où pompiers et gendarmes prenaient un peu de bon temps pour débriefer l’intervention autour d’un (?) verre… Comme lors de cette soirée bien arrosée, où tout le monde repartant dans la camionnette des gendarmes pour prolonger la « réunion » autour d’une omelette chez l’un d’eux, et s’apprêtant à prendre un sens interdit, on retourna le képi du gendarme, afin que si d’aventure on croisait un citoyen de la commune, on puisse montrer que le képi, au moins, était dans le bon sens de circulation…

1967 : les Sapeurs-pompiers sont investis de nouvelles missions
Notamment le secours aux personnes sur la voie publique, ce qui impose du matériel (ambulance, etc.) et des compétences nouvelles (secourisme, etc.).

Fin des années 70 : important incendie aux écuries du château
Incendie aux écuries d château
L’incendie démarra dans la paille entreposée dans les greniers, mobilisant une centaine de pompiers de différentes communes pendant 23 heures…





1983 : Michel Loth succède à Roger Duceau comme chef de Centre Il a, lui aussi, quelques souvenirs à évoquer : des situations difficiles en interventions, mais aussi des situations « comiques »…
Michel Loth : « Les pompiers gèrent parfois des situations complexes : appelés un jour pour neutraliser un nid de frelons à Cheverny, partis avec le VTU (Véhicule tous usages), et arrivés sur place, voilà les pompiers contraints de faire venir d’autres moyens car ils découvrent dans le chêne, effectivement un nid de frelons, mais aussi, au dessus, un homme en short, et encore plus haut un chat… Il a fallu faire redescendre tout ce petit monde… Il faut préciser que l’homme en short était le voisin et, monté dans le chêne pour récupérer son chat, il a été surpris par les frelons… L’histoire dit que les voisins étaient depuis longtemps brouillés, mais le propriétaire n’a pas pour autant laissé son voisin se faire « dévorer » par les frelons. Toujours concernant les chats, il a fallu, un jour, faire redescendre un chat perché à 20 m de haut dans un arbre. C’est la lance à incendie qui a permis de conclure l’affaire, le chat prouvant son adresse prodigieuse pour retomber sur ses pattes sans se blesser ».

Centenaire des Sapeurs-pompiers
de Cour-Cheverny
1988 : centenaire des Sapeurs-pompiers de Cour-Cheverny
L’événement a donné lieu à de grandes festivités (défilé très important, manoeuvres, cérémonies officielles...)


Manoeuvres des pompiers
à l'église de Cour-Cheverny






1992 : changement du statut des Sapeurs-pompiers
 Depuis l’origine, les Sapeurs-pompiers étaient communaux. En 1992 (loi de Départementalisation) les sapeurs-pompiers sont rattachés au département via le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours), dépendant du ministère de l’Intérieur.

Le SDIS est financé à 61 % par le Conseil général et à 39 % par les communes.
Les pompiers du Centre de Cour-Cheverny sont tous des pompiers volontaires. À ce titre, ils reçoivent une indemnité (7,60 € de l’heure pour un sapeur) pendant leurs vacations et les manoeuvres. Il faut également souligner que pour des activités annexes (entretien, réunions, défilés, etc.), ils agissent bénévolement... Certains employeurs (mais ils sont rares) ont signé une convention avec les pompiers : c’est le cas pour nos deux communes (4 pompiers), pour le Smaep (1) et pour la société Delphi, permettant par exemple au pompier volontaire de suivre des formations pendant son temps de travail ; dans le cas contraire, ce temps sera pris sur une période de congés….

Avril 2000 : Christian Beaugillet devient chef de Centre, succédant à Michel Loth.

(1)    Smaep : Syndicat mixte d’adduction d’eau potable

 Le Triton  - La Grenouille n°26 – Janvier 2015

À suivre...

Episode 5 - au 21e siècle

Freddy LEVEAU - Chef de Centre des Pompiers de Cour-Cheverny
Freddy Leveau nommé au grade
de Capitaine le 1er décembre 2014





Avril 2006 : c’est Freddy Leveau, actuel chef de Centre qui prend la relève. C’est avec lui que La Grenouille a découvert l’organisation actuelle de nos pompiers.

Les Pompiers de Cour-Cheverny au 21e siècle
Notre département comporte 3 CSP (Centre de secours principal : Blois, Vendôme, Romorantin), 28 Centres de secours (comme à Cour-Cheverny), et 97 CPI (Centre de première intervention, comme à Cormeray). Le Centre de secours de Cour-Cheverny intervient sur les communes de Cheverny, Cour-Cheverny, Cormeray, Chitenay, et en renfort sur les secteurs de Blois, Bracieux et Contres, voire plus loin encore…

Une organisation très sophistiquée
Les départs en mission sont lancés au niveau du SDIS qui alerte le centre concerné, selon le principe du « départ 7 minutes » : en permanence, chaque pompier renseigne par télétransmission une base de données en indiquant s’il est ou non disponible (c’est-à-dire sa possibilité pour lui de partir du Centre en moins de 7 minutes après l’alerte). Nos pompiers sont des actifs, et donc, en journée, seules les personnes en activité sur nos communes sont disponibles immédiatement. Le SDIS sait donc en permanence quelles sont les possibilités du Centre, et peut faire appel à un autre Centre si nécessaire. Mais ce n’est pas tout… Chaque mission fait appel à un (ou plusieurs) type(s) de véhicule(s).

L’armement type d’un Centre de Secours
Véhicules Pompiers Cour-Cheverny
VTU, VSAV, FTP, CCF4000
VLHR : Véhicule de liaison hors route (véhicule de liaison, de reconnaissance)
VTU : Véhicule tout usage (« la camionnette des pompiers ») 
VSAV : Véhicule de secours et d’assistance aux victimes (« l’ambulance », mais bien plus que ça…)
FPT : Fourgon pompe tonne (« le camion des pompiers » pour les feux urbains et intra-urbains)
CCF4000 : Camion citerne feux de forêt d’une capacité de 4000 L (« le camion tout terrain »)

VTU, VSAV, FTP, CCF4000
Chaque véhicule doit partir avec l’effectif, mais aussi les compétences requises (permis poids-lourds, infirmier, spécialistes du feu, etc.) et le grade correspondant à la mission à mener. La gestion des effectifs est donc très élaborée pour disposer en permanence des informations précises sur les possibilités réelles de chaque centre.
À réception d’un appel, le Centre confirme la réception de l’alerte et ensuite son départ dans les délais.
L’ensemble des effectifs est géré dans un organigramme très précis et sur un planning à 6 mois détaillant par équipe les disponibilités de chacun. Notre centre de secours comporte 35 pompiers, âgés de 16 à 62 ans. On peut aussi s’engager à partir de 13 ans dans une section de « Jeunes Sapeurs-pompiers » : il ne s’agit, dans ce cas, que de se former (secourisme, etc.), et cela permet d’être prêt à 16 ans, pour devenir pompier volontaire.
Il comprend également un médecin (Jean-Mary Grateau, dont le père, Jean, fut aussi pompier volontaire de longues années) et deux infirmiers (Christophe Ringeval et Frédéric Feuillattre).
Les pompiers volontaires peuvent évoluer dans leur carrière, en se formant progressivement pour accéder à de nouvelles responsabilités donnant la possibilité de monter en grade, de sapeur à commandant… Notre Centre de secours réalise environ 360 missions chaque année, dont 85 % de secours aux personnes (y compris les accidents de la route).
Chaque mission importante est suivie d’un débriefing, qui permet d’analyser le déroulement de l’intervention (points forts, points faibles...) et d’en tirer des enseignements pour progresser en permanence, mais aussi d’évacuer au mieux le choc émotionnel que peuvent subir les pompiers lors de certaines missions. Une aide psychologique leur est apportée en cas de besoin.

Les manoeuvres
Chaque pompier volontaire doit effectuer 40 heures (au moins) de formation par an : c’est obligatoire afin de maintenir et valider les acquis, notamment pour occuper les fonctions dans les engins. Le champ des compétences est très vaste : secourisme, lutte contre le feu (avec des connaissances très pointues concernant par exemple les produits chimiques), désincarcération, etc. Cette formation est principalement réalisée lors des manoeuvres. Elles ont pour but de travailler les gestes pour qu’ils deviennent des automatismes, dans le moindre détail. Lors d’un sinistre, chaque seconde est précieuse et chacun doit agir précisément et sans erreur, en parfaite coordination avec les membres de l’équipe. Elles ont lieu généralement le 1er dimanche de chaque mois, dans différents lieux : par exemple dans un nouveau lotissement, en zone artisanale, dans une entreprise ou chez un viticulteur : cela permet de connaître les lieux, de repérer des risques spécifiques et d’agir également auprès du personnel et/ou des habitants. Une fois par an, la manoeuvre se fait à la gendarmerie avec les gendarmes.

Les pompiers sont aussi formateurs
La formation aux gestes du secourisme fait également partie de la mission des pompiers : elle est ouverte à tout public, y compris aux écoles. Cette formation dure 8 heures, pour un prix modique. N’hésitez pas à vous inscrire ! cela peut s’avérer très utile…

On recherche des volontaires
Freddy Leveau et tout son effectif font preuve d’une grande générosité en mettant leur temps, leur courage et leurs compétences au service de la population. Cela demande aussi une organisation sans faille, une discipline rigoureuse et une motivation qu’il faut entretenir en permanence. Les pompiers recrutent régulièrement pour le renouvellement et l’optimisation des effectifs (si possible des personnes travaillant dans la commune, pour une disponibilité plus immédiate).

L’Amicale des pompiers de Cour-Cheverny
Cette amicale regroupe les pompiers en activité et aussi les anciens, permettant d’organiser en famille quelques activités de loisirs (arbre de Noël, galette des rois, etc. et le traditionnel bal des pompiers le premier samedi de décembre…). Cette Amicale fait partie d’un réseau national, qui peut apporter un soutien très appréciable aux pompiers et à leur famille lors des accidents de la vie.


La Grenouille vous a présenté seulement un petit aperçu du fonctionnement du Centre de secours, mais cherchez bien : vous avez certainement dans votre entourage ou dans votre quartier un pompier qui pourra vous en dire davantage sur cette passionnante mission de pompier volontaire.

 Le Triton  - La Grenouille n°27 – Avril 2015

La Grenouille remercie, pour leurs témoignages et mise à disposition de documents : Bernard & Claude Brunet, Freddy Leveau, Michel Loth, et les mairies de Cheverny et Cour-Cheverny.

Sources :
• Archives mairies de Cheverny et Cour-Cheverny
• Archives Départementales du Loir & Cher
• Histoire Des Pompiers Du Loir-Et-Cher - 1762-1914 – André Prudhomme
• Wikipédia
• Archives mairies de Cheverny et Cour-Cheverny
• Archives Départementales du Loir & Cher
• Histoire Des Pompiers Du Loir-Et-Cher - 1762-1914 – André Prudhomme
• Wikipédia

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