Albert fut une grande partie de sa vie cheminot à
Cour-Cheverny et son épouse était garde barrière au passage à niveau qui se
trouvait route de Bracieux, au croisement de la route de Blois (au croisement
des feux tricolores actuels).
Albert fondera une grande famille de huit enfants,
dont Marcel, qui naquit en 1911. Malheureusement, Albert, dans le cadre de son
travail, se fit tuer par un train à la gare de Cour-Cheverny. Marcel fit son
apprentissage de mécanicien dans plusieurs garages des environs, en particulier
au garage Bray, anciennement le garage Duceau qui se trouvait à l’emplacement
du parking de l’hôtel Saint-Hubert actuel. Puis il devint représentant de
commerce en matériel entre 1934 et 1939 aux établissements Boucaud en Vienne. Mobilisé
comme beaucoup de Français de son âge, il est blessé et trépané dès le début de
la guerre. Il s’ensuit un retour rapide dans son foyer.
En 1938, Marcel épouse Geneviève Brisson, sa cadette
de sept ans, qui avait vingt ans à l’époque. Quatre filles naquirent de leur union
: Claude, l’aînée née en 1940 ; les jumelles Joëlle et Danièle, nées en 1943,
et Dominique, née en 1949.
Jusqu’en 1949, Marcel exerce de « petits boulots »
comme facteur auxiliaire. Puis il crée une petite entreprise de réparation de vélos
dans l’impasse près du magasin actuel Marie-Claude Fleurs. Il officie avec peu
de matériel disponible au sortir de la guerre. En 1949, le couple achète un
café désaffecté à l’angle de la rue Gambetta et la place de la mairie. Marcel
avait racheté au garage Girault l’activité de réparation de vélos et développé la
vente d’armes de chasse et de cartouches. Claude et Joëlle aidaient leurs
parents en chargeant les bidons vides de Solexine dans une petite remorque à
bras pour les porter à la gare de Cour-Cheverny. Les bidons étaient consignés
pour Romorantin et les deux soeurs rapportaient des bidons pleins au magasin.
Claude et ses soeurs se souviennent des grands moments du Tour de France des années 1955-1960.
Marcel s’occupait du club sportif de vélo et des coureurs lors des compétitions du dimanche. Il demandait à ses filles d’écouter la radio et de noter les résultats de l’étape du Tour de France du jour sur une ardoise bien en vue dans sa vitrine pour les porter à la connaissance des ouvriers d’Air-Équipement qui rentraient du travail le soir par le car de service. Le Tour de France achevé, des critériums étaient organisés à Soings-en-Sologne par Roger Charbonnier, propriétaire de l’Hôtel Saint- Hubert, qui hébergeait les coureurs avant une partie de chasse. Marcel et ses filles ont vendu des cartouches aux coureurs, tels Anquetil, Darrigade, Frackzyc, Froussard et bien d’autres... Marcel était aussi un homme engagé dans le service public. Pompier volontaire, il était un des adjoints les plus fidèles et méritants du chef de Centre, Roger Duceau.Marcel décédera en 1973 à 62 ans. Sa femme Geneviève tiendra encore le magasin deux ans et le vendra à Gérard Travers en 1975. En 1989, c’est Jacques Gosnet, bien connu de la plupart de nos lecteurs, qui prendra la suite en développant une activité dans le secteur des motocycles à boîte de vitesses, des scooters et des mobylettes 49 cc, des motos 125 cc et des quads. Toujours fidèle à la marque Peugeot, il mettra à l’honneur les VTT, les VTC et plus tard les vélos électriques. La location de vélos permettra également aux touristes de découvrir nos villages et les environs.Après 25 ans d’activité, l’heure de la retraite arrive et, sans repreneur, le magasin ferme ses portes fin 2014. Jacques Gosnet habite toujours sur place avec son épouse, et continue à pratiquer la mécanique pour le plaisir…
Les enfants de Marcel et Geneviève Buron
- Claude fit sa carrière professionnelle dans les
services financiers de l’État. Elle se maria avec Albert Adroit, qui fut aussi
un homme de valeurs engagé dans la vie de sa commune, au Conseil municipal de
Cour-Cheverny et dans les associations.
- Les jumelles Joëlle et Danièle déroulèrent leurs
carrières dans l’Éducation nationale et aussi dans les services de l’État.
- Dominique fut notaire à Chitenay.
Parmi les enfants des quatre sœurs, seul Jérôme, fils de Claude, a des souvenirs de son
grand-père Marcel qu’il connut jusqu’à ses huit ans. Il se souvient de ses
grosses mains noires de cambouis, de l’odeur d’essence et d’huile brûlée de l’atelier
quand Marcel testait les moteurs deux temps...
Jérôme accompagnait parfois son grand-père quand il
effectuait des livraisons ou qu’il partait en quête de fournitures chez le
grossiste de Blois à bord de sa 2 CV camionnette.
Pour Jérôme, c’était un monde de découvertes permanentes
entre le magasin toujours très ordonné qui « sentait le propre » et l’atelier
fouillis noir de fumée, comme tous les ateliers de mécanique de l’époque.
P. D.
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