Les éléments les plus anciens sont tirés d’un document
trouvé aux Archives départementales du Loir-et-Cher, document manuscrit rédigé
dans les années 1980 par Raymond Motte, un particulier qui a enquêté sur la
famille de son épouse et intitulé « L’ascendance de Sophie Fuller Comtesse
Duval de Grenonville (1821-1896) Tome 1, 2 et 3 ». Le tome 1 de cet ouvrage
s’intitule »Le général Francis Fuller (1763-1841) - Amélie de Peyrac
(1795-1879) "Les époux de la Jamaïque" ». Ces trois tomes font
partie d’un ensemble de 12 volumes, intitulé « Reconstitution des Archives
familiales de quelques officiers et planteurs établis en l’isle de
Saint-Domingue au XVIIIe siècle ».
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L'Ardillerie et la Davière mentionnés sur le cadastre napoléonien de 1813 |
L’essentiel des informations contenues dans cet
ouvrage et qui concernent Les Tourelles a été retrouvé par Raymond Motte grâce
à un manuscrit intitulé « Vie de Madame de Peyrac, née Marie Laurence
d’Anglade » achevé en 1878 aux Tourelles par sa petite fille Hortense (1827-1888),
Comtesse de Sèze, qui a transcrit pour ses enfants l’histoire de sa mère intimement
mêlée à celle de sa grand-mère depuis 1795, qui ont vécu aux Tourelles de
nombreuses années. D’autres documents comme des courriers, des carnets intimes
ou des actes de vente viennent compléter cette recherche historique.
Suivant un ordre chronologique, nous avons retracé
l’histoire des Tourelles depuis plus de deux siècles. Sans avoir pu remonter
aux origines, cette recherche nous a réservé bien des surprises…

Sur la carte du cadastre napoléonien (1813), on
retrouve à cet endroit le domaine de L’Ardillerie, ainsi que le chemin qui
passait à l’arrière du château et menait à Tour-en- Sologne, indiqué «
Chemin de Lardillerie » (actuel chemin des Tourelles) ; sur la carte de
Cassini (XVIIe s.), le lieudit est dénommé Lardillère. Ce toponyme (l'Ardière,
l'Ardillère) désigne un terrain argileux (venant de ardille, argile en ancien
français) (1). Cette nature de sol se confirme de nos jours sur
le terrain.
24 juin 1824 « Vente par Pierre François Boys et ses enfants à Michel Joseph
Delphis, ancien armateur demeurant à Nantes, moyennant la somme de 13 000
francs ».
Ci-dessus : gravure ancienne d’avant 1844 (auteur inconnu) : sur ce dessin remarquable, on peut admirer la closerie de Lardillerie (écrit ainsi en légende de la gravure) avec " sa cour et son jardin enclos de viviers (2), avec sa prairie en face des bâtiments ", et le moulin à vent au premier plan. On remarquera que le château ne comporte pas encore ses deux tourelles latérales, construites quelques années plus tard. On distingue également les deux petits bâtiments avec leur cheminée qui existent toujours à l’entrée du domaine en bordure de la route de Bracieux. Sur la carte du cadastre napoléonien, on retrouve la trace des viviers évoqués ci-dessus à l’Ardillerie et dans d’autres domaines tout proches.
Quand L’Ardillerie devient Les Tourelles : 10
octobre 1844
« Le bien est acquis par M. Louis Deville Chabrol
de M. Michel Jospeh Delphis et Mme Marie Catherine Delphis, sa femme, anciens propriétaires,
demeurant alors à La Boissière à Cellettes, au prix de 20 000 francs ».
C’est Louis Deville Chabrol, voulant donner à son
acquisition un aspect « plus remarquable », qui a fait construire, de
part et d’autre de la maison de maître, deux tourelles de pierres de Touraine
qui donnaient à l’ancienne maison de l’Ardillerie (ou Ardillère) un aspect
seigneurial, et c’est à cette époque que le château s’est nommé « Les
Tourelles ».
Ci-dessus : Dessin de Sophie Fuller, comtesse de Grenonville. Sur ce très beau dessin daté du 15 octobre 1853, on voit le château dans sa nouvelle configuration, avec ses deux tourelles latérales que Louis Deville Chabrol fit construire dans les années 1840, et qui porte depuis cette date le nom de « château des Tourelles ».
Apparition de la famille de Sèze aux Tourelles
Mars 1853 « Vente par Louis Jules
Alphonse Deville Chabrol et Nathalie Barbe Gilles, son épouse, à Amélie Fuller,
de la propriété des Tourelles (25 ha) pour 60 000 F en mars 1853, ayant mandaté
Louis de Sèze, son gendre, située sur le chemin de grande communication n° 2 de
Cour-Cheverny à Bracieux ».
C’est à cette époque que commence, au château des
Tourelles, la vie d’une branche de la famille de Sèze qui y sera installée
pendant plus d’un siècle, jusqu’en 1966.
La famille de Sèze est une très grande famille originaire
du Bordelais, qui comprend de nombreuses branches. Louis de Sèze est le petit fils
de Raymond de Sèze (1748-1828), un des conseils de Louis XVI qui plaida la
défense du roi lors de son procès devant la Convention en décembre 1792. Il fut
également l'un des premiers personnages de la nation française durant la
Restauration. Cette branche de la famille sera anoblie en 1817.
De la Jamaïque aux Tourelles, une longue histoire
Amélie Fuller, née de Peyrac, est née le jour de
Noël 1795 au Môle Saint Nicolas, port fortifié du Nord de Saint Domingue alors occupé
par les Anglais, loin des troubles que connaissaient les villes principales de
la colonie. On touche ici l’histoire des colonies européennes aux Antilles où
ont longuement séjourné les familles Fuller et de Peyrac aux XVIe et XVIIe
siècle. Amélie de Peyrac se marie en 1815 à Kingston (Jamaïque) avec le général
Francis Fuller, alors commandant des forces britanniques à la Jamaïque. Amélie
est la troisième épouse de Francis Fuller, qui lui donnera six enfants, dont
Hortense, mariée en 1848 à Louis de Sèze, qui vivra aux Tourelles, et Sophie,
comtesse de Grenonville, qui rédigera un manuscrit relatant la vie de sa mère
et de sa grand-mère, qui permet aujourd’hui de retrouver de précieux éléments
de l’histoire du domaine des Tourelles.
Au retour des colonies en 1816, Amélie et son mari
vivront à Versailles, dans une grande maison, avec sa mère Marie Laurence de Peyrac,
née d’Anglade ; devenue veuve en 1841, puis perdant sa mère en 1851, Amélie décide
quelques années plus tard de se retirer dans le Blésois qu’elle connaissait
pour y avoir sans doute séjourné plusieurs fois.
Elle confie pour cela à son gendre, Louis de Sèze,
la mission de trouver une propriété dans la région. Il portera son choix sur le
château des Tourelles à Cour-Cheverny et on retrouve les péripéties de l’achat
dans des courriers de Louis de Sèze à sa belle-mère. Les négociations sont
longues entre le vendeur (Louis Deville Chabrol) et Louis de Sèze accompagné de
son notaire et d’un architecte, à propos du prix, mais aussi des objets,
meubles, matériels qui font partie de la vente… « La séance fut longue et
passablement orageuse » écrit-il à sa belle-mère… L’acte de vente est
finalement signé fin mars 1853 et Amélie s’installe en juin aux Tourelles avec
sa fille Hortense et son gendre, et ses trois petits-enfants parmi lesquels Alice
(née en avril à Versailles et dont nous parlerons plus loin), et Maurice, qui
aura lui-même deux enfants, dont Odette, dernier membre de la famille de Sèze à
résider aux Tourelles jusqu’en 1966.
La vie aux Tourelles aux XIXe et XXe siècles La famille de Sèze mènera une vie paisible aux
Tourelles. Dans les écrits de Sophie, on retrouve quelques descriptions des
lieux : « Une avenue conduit de la maison à la route, ouvrant sur cette
route par une porte en fer scellée dans deux piliers en pierre qui se relient
euxmêmes à deux pavillons servant de logement au concierge ». Ces deux
petits bâtiments sont toujours visibles le long de la route de Bracieux. «
Devant la grille de la route, il y a un chemin qui mène directement au château
de M. de Vibraye ; c’est une promenade de 10 minutes à pied ». Il s’agit du
château de Chantreuil.
Amélie Fuller, décédée en 1879 sera enterrée au
cimetière de Cour-Cheverny, comme plusieurs de ses descendants.
En 1966, le domaine est vendu à la famille de La
Salle, qui en est toujours propriétaire.
Lorsqu’elle quitte le domaine des Tourelles, Odette
de Sèze s’installe dans une maison du boulevard Munier à Cour-Cheverny. Elle
baptise cette maison « La Croix des Bouquets », faisant ainsi référence
à la mémoire de son arrière-grand-mère Amélie de Peyrac née à Saint Domingue :
la Croix-des-Bouquets est une commune d’Haïti, où fut établie, vers 1750, à
l'époque de la colonie française de Saint-Domingue, une paroisse détachée de
Port-au-Prince (3).
Pour parler des époques plus récentes (XIXe et XXe
s.), nous avons fait appel à quelques témoins locaux
Christian Daridan nous a évoqué les souvenirs de son père qui a bien
connu les terres du château des Tourelles et les fermes du domaine : la
Cochenillère, la Fourmillière (à une certaine époque), et la Davière. De nombreux
vignobles actuels sont installés sur d’anciennes terres du domaine ou sur
celui, mitoyen, du château de La Borde. Christian a souvent entendu parler de
la culture de la vigne à cette époque, et notamment de l’utilisation d’une
charrue dotée d’un énorme versoir, accrochée à un câble tiré par une machine à vapeur
pour retourner la terre afin d’aménager le sol pour y planter la vigne
(préparation du sol en profondeur pour éliminer les racines, enfouir la
couverture végétale et l’émietter).
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Représentation
d’une « charrue à balance », reliée à un câble et tractée
alternativement
dans les deux directions par une machine à vapeur.
Monique Crèche, née en 1932 à la ferme de la Davière, a bien connu le domaine des
Tourelles.
M.C. : « Dans les années 20, mes parents, Abel et Marie-Françoise
Brisson, étaient installés à Tonnerre dans l’Yonne, où mon père travaillait
comme contremaître dans une entreprise de fabrication de meubles pour enfants. Pour
des raisons que j’ignore, mon père quitta brutalement son entreprise et vint
s’installer en 1926 à Cour-Cheverny, avec ma mère et ma soeur de 14 ans mon
aînée, comme fermier à la ferme de la Davière, dépendant du domaine des
Tourelles. Il se rapprochait ainsi de son frère, qui habitait la petite maison à
l’entrée du domaine où il était employé comme basse-courier (4). Mes parents, qui n’étaient pas du tout du métier, s’attaquaient
à une lourde tâche, car la Davière était à l’abandon, en friche, et il leur
fallut tout remettre en état, dans des conditions de vie très difficiles. Cette
nouvelle vie ne plaisait pas du tout à ma mère, qui avait travaillé 10 ans à
Paris et qui n’a jamais aimé le métier de fermière et m’a toujours dissuadée de
le faire… ».
La vie à la Davière
Contrairement à sa mère, et dès ses jeunes années,
Monique Crèche a beaucoup aimé la vie à la ferme, au milieu de la nature et des
animaux, en participant activement à tous les travaux agricoles.
M.C. : « Le travail était dur, mais j’aimais ça : m’occuper des vaches et
de la basse-cour, ramasser les asperges et autres légumes, participer aux
vendanges, tout cela après l’école, dont je garde aussi de très bons souvenirs…
J’étais toujours accompagnée du chien, et je me souviens également des chevaux
de trait qui travaillaient aux champs [avant l’arrivée du tracteur, dans les années 50, acheté au Mans, et
revenu par la route…]. Jusqu’à 14 ans, j’ai fréquenté l’école privée de
Cour-Cheverny, mais, pour cause de maladie, je n’ai pas pu passer le certificat
d’études. Ensuite, pendant 18 mois, j’ai appris le métier de couturière auprès
de Mme Bigot, dans son atelier de la rue Nationale à Cour-Cheverny, et j’ai longtemps
été chargée à la maison de confectionner les vêtements de la famille, ou de les
réparer, souvent le soir tard à la veillée…
J’ai connu mon mari Gérard à Cour-Cheverny, et
nous nous sommes mariés en 1953 ; ses parents étaient installés à la ferme de Pontchardon,
et c’est lui et son frère qui avaient remis en état cette ferme en friche qui appartenait
à Mme Samboeuf.
En 1956, mon mari et moi avons pris la succession de
mes parents à la ferme, toujours en location, dont les terres s’étendaient à
cette époque sur environ 40 hectares, dont 2 de vignes. Nous possédions une
quarantaine de vaches laitières et une dizaine de génisses, dont je m’occupais plus
particulièrement, avec la vente du lait, la sélection des génisses, les contrôles
sanitaires, etc. Lors des vendanges qui employaient plus de 20 personnes, le
raisin était pressé à La Davière, avec celui des vignes des fermes de la Cochenillère
appartenant également au domaine des Tourelles et de la Fourmillière qui en
faisait aussi partie jusqu’à une certaine époque. Il y avait 3 pressoirs à la
Davière.
On ne chômait pas, et il fallait également s’occuper
de nos quatre enfants, mais j’ai aimé cette vie à la ferme jusqu’à notre
retraite dans les années 80 ». Monique nous a également confié un souvenir, qui nous écarte un
peu de notre sujet, mais très amusant… « Quand mes parents ont quitté la
Davière, ils se sont installés quelques années dans un logement à La
Bourdonnière à Cheverny, sur la propriété de Mme Sené, dont ils assuraient le
gardiennage. Dans cette maison, venaient souvent une dame et ses deux fils…
J’ai souvent entendu ma mère dire que ces deux adolescents étaient très
gentils, mais se plaindre du fait que l’un d’eux jouait toute la journée du
piano à l’étage au-dessus de leur logement, et que cela lui cassait les oreilles
». Elle ignorait que, quelques années plus tard, le jeune homme en
question, Alain Souchon, entamerait une longue carrière de musicien chanteur,
mais dont elle ne connut pas le succès car décédée trop tôt.
Les fermes du domaine des Tourelles ont ensuite
été vendues : les bâtiments à des particuliers, et les terres à des
agriculteurs locaux. Les trois fils de Monique ont exercé la profession
d’agriculteur ; deux d’entre eux ont créé une entreprise de confection de foie
gras. L’amour du métier a été transmis.
Le château des Tourelles, tout proche de la ferme
de la Davière
M.C. : « J’ai bien connu le château des Tourelles. J’y accompagnais ma
soeur qui y allait souvent pour aider Mlle de Sèze ou pour dormir quelquefois au
château pour la rassurer, lorsqu’elle était seule ». Odette de Sèze vivait seule dans ce château (mais
quelques domestiques et employés y logeaient aussi), jusqu’à son mariage en
1943 (à l’âge de 56 ans), avec Charles Bernard Huard de Verneuil, commandant
d’infanterie.
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Odette de Sèze aux Tourelles |
M.C. : « Odette de Sèze était une personne imposante, qui avait du
caractère, mais que j’aimais bien. Elle accueillait des pensionnaires anglais,
qui séjournaient aux Tourelles et à qui elle donnait des cours de français. Les
cours avaient lieu dans le bâtiment annexe derrière le château, qu’on appelait
"l’atelier". Les Anglais pratiquaient
le tennis sur un court situé juste dernière la ferme. Âgée alors de 5 ou 6 ans,
j’adorais me promener avec ces jeunes Anglais dans le parc. Odette de Sèze
avait séjourné plusieurs années en Angleterre, et c’est peutêtre cela qui
l’avait conduite à accueillir des étrangers aux Tourelles ». Cette activité
s’est arrêtée sans doute dans les années 50.
La Grenouille a également reçu le témoignage d’une personne dont la tante a
séjourné aux Tourelles, fin mai et début juin 1940, dans la période où certains
Parisiens anticipaient l’exode et séjournaient dans la région Centre pour
s’éloigner de la capitale, et qui sont ensuite descendus plus au sud quand les premiers
bombardements eurent lieu sur Blois et sa région. Ce témoin nous a aussi évoqué
les pensions installées au manoir de Clénord et au château d’Ornay à Cellettes.
La publicité pour la pension retrouvée aux
Tourelles (voir ci-dessus), mentionne dans l’adresse « Vicomte de Sèze,
Cour- Cheverny ». Il s’agit du père d’Odette de Sèze, et cela nous indique
l’existence de la pension dans les années 20, époque où le tourisme connut un
fort développement en France ; Pierre de Sèze, dont le père a connu la pension
aux environs de 1925 pour y être passé lors d’une randonnée à vélo entre Paris et
Bordeaux, nous le confirme également.
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Publicité des années 20 pour la pension des Tourelles |
M.C. : « Mlle de Sèze [plus tard Mme de Verneuil] employait du personnel pour
s’occuper de l’hébergement des pensionnaires et de l’entretien du parc. Son
mari était également une personne de caractère, mais charmant avec nous ; on
l’appelait le commandant, et il appréciait qu’on le désigne ainsi, mais... ce n’est
pas lui qui commandait dans le couple…, Madame étant propriétaire du domaine ».
La Grenouille a même entendu dire qu’on avait l’habitude dans le village de
désigner le couple comme « la colonelle et le petit commandant »... Le
livret militaire de Charles de Verneuil nous révèle qu’il mesurait 1,58 m, et madame
était très grande…
M.C. : « On la voyait souvent se déplacer à vélo, et plus tard en 2 CV
Citroën, sa conduite de l’automobile suscitant quelques craintes de notre part
et de nombreux commentaires dans le village… Mlle de Sèze parlait très bien
l’anglais et l’allemand. C’est ainsi que pendant la guerre, elle rendit souvent
service aux autorités locales en servant d’interprète ou d’intermédiaire dans les
relations avec les militaires allemands. Je me souviens d’ailleurs qu’un
Allemand, nommé Edmund, est resté plusieurs années après la guerre comme
employé aux Tourelles.
Le domaine a été vendu en 1966 à la famille de La
Salle, dont nous gardons un très bon souvenir. Le château était en mauvais état
à cette époque, et les nouveaux propriétaires ont dû engager de nombreux
travaux pour le restaurer. Ils ont aussi entièrement réaménagé le logement de
la ferme, pour y installer le confort moderne, ce que nous avons beaucoup
apprécié ».
Stanislas de Sainte Marie nous évoque le château
des Tourelles dans les années 50
S. de S. M. : « Dans les années 20 et 30, la famille de Sèze
menait une activité de « paying guests » [hôtes payants], comme de nombreux châteaux
de la région à l’époque. Il s’agissait d’une pension qui accueillait, pendant quelques
semaines, de jeunes étrangers, anglais pour la plupart, pour les perfectionner en
français, tout en leur offrant les distractions du Val de Loire : tennis
essentiellement, mais aussi chasse à courre, tourisme et échanges avec la
jeunesse des propriétés avoisinantes. Comme la plupart de celles-ci, le château
des Tourelles possédait aussi un court de tennis ». À ce sujet, l’actuelle propriétaire des Tourelles nous
a indiqué avoir reçu plusieurs fois la visite d’Anglais qui venaient revoir le
lieu où ils avaient séjourné dans leur jeunesse, et dont ils gardaient un très
bon souvenir.
S. de S. M. : « C’est ainsi qu’une soeur de ma mère,
Marie-Thérèse Delamarre de Monchaux eut l’occasion de faire la connaissance
d’un charmant (jeune) Anglais, Leslie Davenport, qui devint son mari et avec
qui elle vécut en Angleterre, dans les Midlands. Elle était ma "tante
anglaise".
Dans les années 50, j’accompagnais souvent ma mère
aux Tourelles (vers l’âge de 20 ans), et j’ai ainsi connu le ménage Verneuil…
On les appelait « la colonelle » et « le petit commandant ». Monsieur de
Verneuil était très gentil et disert, et avait gardé son allure militaire. Mme
de Verneuil était imposante, très serviable et généreuse ; elle aimait donner des
conseils (souvent utiles) qu’elle n’avait pas top l’habitude de voir
contredits… J’ai également en mémoire les déplacements fréquents de Mme de
Verneuil sur sa bicyclette, qui je crois, est encore remisée à Troussay.
Aux Tourelles, nous étions reçus dans le fumoir,
une pièce dont je me souviens très bien : elle était très encombrée par une
foule d’objets, bien rangés : livres, tableaux, bibelots, … et dégageait une
atmosphère accueillante et chaleureuse. Les Verneuil nous rendaient également
visite de temps à autre à Troussay, et traditionnellement le 1er janvier ».
Merci à Claire Collinet de La Salle, Christian Daridan,
Monique Crèche et Stanislas de Sainte Marie pour leurs précieux témoignages qui
nous ont permis de vous évoquer l’histoire plus récente de ce domaine, ainsi
qu’à la famille de Sèze (Pierre, Patrick et Marc-Antoine) qui nous ont aidés
dans nos recherches.
(1) Source : www.denisjeanson.fr
(2) Autrefois de nombreux châteaux, closeries, manoirs et fermes
comportaient des viviers sur leur périphérie. Il s'agissait le plus souvent de
simples étangs ou bassins creusés dans le sol, ou créés en barrant un cours
d'eau, et souvent de forme allongée (Source Wikipédia).
(3) (Source Wikipédia).
(4) Basse-courier : homme chargé du soin de la basse-cour (et souvent
de multiples autres tâches de la ferme). Monique Crèche. www.lagrenouillevoixdecheverny.blogspot.fr 14
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