Si la Lyre montre aujourd’hui le dynamisme que
nous lui connaissons, c’est certainement grâce à l’audace de trois jeunes
musiciens que nous allons évoquer dans ce numéro.
Les habitants de Cour-Cheverny et Cheverny connaissent bien la
Lyre qui est de toutes les manifestations officielles de nos communes. Elle se
produit dans le département comme hors département... Elle s’est diversifiée, notamment
en créant sa « Banda » et réunit lors du Festi D’Lyre de juillet des bandas
d’autres horizons qui attirent les amateurs de musique festive.
Nous avons eu l’occasion, dans des numéros précédents, d’évoquer
la musique à Cour- Cheverny. Après la création de la « Société des Jeunes gens
» en 1877, nous évoquerons dans le prochain numéro de La Grenouille, la
création en 1890 de la Lyre de Cour- Cheverny.
Remontons le temps jusqu’en 1937
Ils sont courchois :
- Georges a 17 ans, de famille musicienne (ses parents jouent de
la mandoline), il sort de l’école supérieure complémentaire de Saint-
Aignan-sur-Cher où il jouait de la trompette d’harmonie dans l’orchestre de
l’établissement « Le Pourquoi pas ».
- Gilbert a 16 ans. Il était tombé en extase devant un accordéon à
Blois, que sa mère, au prix de sacrifices, lui offre. Il apprend le saxophone à
Cour-Cheverny.
- Pierre, enfin, 16 ans également, jouait de la batterie (son père
jouait du bugle).
Photo de 1938 « Les joyeux Fantaisistes » : Georges Berrué, Gilbert Trousselet et Pierre Bellanger |
Les Joyeux Fantaisistes
Courant 1937, Georges Berrué, Pierre Bellanger et Gilbert
Trousselet, musiciens et chanteurs, décident de constituer un groupe musical :
ils commencent à jouer en public, présentent des chansons, des sketches
humoristiques sur des airs connus, dans le style « Ray Ventura et ses collégiens
».
En mars 2010, Georges Berrué (alors âgé de 90 ans) évoque les
souvenirs de cette période : « En l’absence de son chef Henri Cazin (1),
malade, La Lyre de Cour-Cheverny ne se manifestait plus depuis 1927. Suite à la
constitution de notre trio, nous décidons, en 1938, avec Gilbert et Pierre, de
créer une association : c’est la naissance de "l’Amicale des Joyeux
Fantaisistes" ».
Le premier comité est élu : le président est Georges Berrué,
Gilbert Trousselet est secrétaire, et Pierre Bellanger, trésorier. Le siège
social est fixé au domicile du président, rue Nationale.
Dans le groupe des « Joyeux Fantaisistes » : Gilbert Trousselet
joue du saxo alto et saxo soprano ; Georges Berrué, de la trompette et de
l’accordéon ; Pierre Bellanger, de la batterie. Puis d’autres musiciens, peu à
peu, viennent compléter le groupe : André Hermelin (du Petit Moulin à
Cour-Cheverny) joue du piston, Jean Château, du saxophone ; Georges Loyau (du
Café du Siècle), du violon... et d’autres encore... mais pas de filles ! Se
sont aussi joints à eux des anciens musiciens de l’Union Musicale de Cheverny
comme Joseph Audiane.
De nombreux supporters étaient présents aux répétitions, aux
manifestations, comme Jean Girault (garagiste), Gérard et Roland Martin
(menuisier), Jean Bricault, M. Hermelin des Lombardes à Cormeray, Maurice
Pilboue, Serge Ouvrard, auxquels se joignaient au fur et à mesure les
Courchoises et Courchois, jeunes et moins jeunes, intéressés par les
différentes manifestations.
Georges Berrué : « Les activités de l’Amicale
étaient diverses. Les répétitions avaient lieu chaque samedi soir, à la
mairie-halle de Cour- Cheverny. L’Amicale des Joyeux Fantaisistes assurait, à
titre gracieux, les cérémonies officielles ainsi que les bals populaires du 14
juillet et du 11 novembre.
La Sainte Cécile, patronne des musiciens, était
célébrée comme il se doit avec une messe suivie d’un banquet.
Les spectacles : représentations théâtrales,
sketches humoristiques et concerts, en après-midi ou en soirée avaient lieu à
la mairie-halle, qui était alors la salle des fêtes de la commune.
Les bals se déroulaient au "Café de
Paris" chez René Leloup, rue Nationale, ou bien au "Café du Siècle"
chez Georges Loyau, avenue de la République.
Comme le prévoient les statuts, les jeunes filles
qui faisaient partie de l’Étoile Sportive pouvaient s’intégrer à l’association
: elles jouaient du théâtre (genre vaudeville en un ou deux actes) et/ou formaient
un groupe de danse.
Les spectacles payants étaient organisés soit
par l’Amicale des Joyeux Fantaisistes, soit par l’Étoile Sportive, ceci
jusqu’en 1939 : les activités se sont arrêtées officiellement au moment de
l’occupation allemande.
Lors de chaque spectacle, les musiciens
jouaient un ou deux morceaux, un vaudeville en un ou deux actes, puis un ou
deux sketches, éventuellement musicaux ».
Les Joyeux Fantaisistes recueillent un beau
succès, titre « La Nouvelle République »
La Nouvelle République, en février 1939, rend compte de la 4e
représentation donnée par les Joyeux Fantaisistes le dimanche 29 janvier, en
matinée : « Comme à l’habitude, la salle était pleine... Au lever de rideau,
les musiciens.../... ont fait entendre leur marche officielle (2), composée par
eux et pour eux, ainsi qu’une seconde marche "Toujours jeunes, Toujours
joyeux", composée par leur chef d’orchestre, car les Joyeux Fantaisistes
travaillent sérieusement leur art, étudient l’harmonie et l’orchestration,
dirigés par leur jeune chef, Georges Berrué et madame Caubel, ancien professeur
diplômée de l’école de musique de Paris, qui aime la jeunesse, la connaît et la
comprend. À eux deux, ils ont organisé dans notre petite ville, une éducation
"Post-Scolaire" musicale, qui sera bientôt déclarée d’utilité
publique. La pièce de théâtre "l’Extra" de Weber fut jouée de façon magistrale
: le rôle ahurissant du maître d’hôtel fut magnifiquement tenu par Georges
Berrué, qui possède une très bonne diction, ce qui ajoute à ses talents de compositeur..., le
prétendant Pierre Bellanger, dont c’étaient les débuts, tint parfaitement son
rôle d’évincé. Il prendra place parmi les bons. Gilbert Trousselet, que nous
retrouverons en premier rôle de l’opérette de la seconde partie, fut comme à
l’habitude excellent. L’opérette, composée spécialement pour la troupe par Mme
Caubel et Georges Berrué, a mérité son immense succès et fut accueillie par des
acclamations... Puis, dans son rôle du vieux savant, Gilbert Trousselet sait
amuser les masses, apporte la fantaisie de ses dons, et est d’une cocasserie
qui ne dépasse jamais la mesure, il fut très brillant dans ses nombreuses
transformations, surtout en prince... et Pierre Bellanger, imperturbable,
empressé dans des rôles tout en gestes, difficiles à tenir, réglait les entrées
du Maître... Melle Élise Loquineau dans son rôle de jeune mère gracieuse, fut
admirée pour sa diction impeccable, le charme prenant de sa voix dont le calme
formait un saisissant contraste avec celle des autres interprètes... Les
ballets furent bissés, les danses bien réglées, les costumes chatoyants... Les
résultats des Joyeux Fantaisistes furent convaincants. Nous constatons que
ces jeunes ont su réveiller dans leur commune un mouvement musical et
artistique. La Lyre a repris ses répétions et les Joyeux Fantaisistes en font
partie. Leur travail portera ses fruits, et émettons le souhait qu’il y a
peut-être là, un moyen de freiner l’exode de la jeunesse, de la campagne vers
les villes. Remercions les Joyeux Fantaisistes pour leur offre délicate au
Bureau de bienfaisance et pour avoir offert des places aux enfants de la Sistière
(3)».
Les
diverses activités de spectacle des Joyeux Fantaisistes « ont réveillé » les
anciens de la Lyre, en sommeil depuis des années ! C’est alors que, sous la
conduite de Jean Loquineau, la Lyre reprend ses répétitions, et participa aux
diverses fêtes, assemblées et défilés avec les « Joyeux Fantaisistes ».
En 1948, photo prise dans la cour du Vieux Logis (bâtiment dans la cour de l’Hôtel des Trois Marchands) après une représentation. Elle regroupe Les Joyeux Fantaisistes, les jeunes filles de l’Étoile Sportive et des comédiens. On peut reconnaître, de haut en bas et de gauche à droite :
Rang 1 : Buffet Jean-Marie, Gâtesoupe Raymond, Marteau Jeanine, Dupont Jean, Maury Albert, Labierre Madeleine, Guillon Fernand, Grateau Jean, Guillon Gilbert, Labierre Maurice.
Rang 2 : Bigot Jean, Couturier Georges, Loquineau Camille, Berrué Georges, Besson Geneviève, Gauthier Marcel, Durand Roberte, Ouvrard Serge, Guillon Muguette, Pilboue Maurice, Durand Ginette, Labierre Pierre.
Rang 3 : Maulny Marcel, Bigot Marie-Louise, Bigot Roland, ? Gilberte, Trousselet Gilbert, Douet Madeleine, Bellanger Pierre, Guillon Micheline, Crèche Christian, Chéry Arlette, Bac Philippe ?, Gaveau Germaine, Chéry Robert.
Assises par terre : Besnard Claude, Fouret Rolande, Lelièvre Antoinette, Huillet Sylvie, Bezault Paulette, Sautereau Jacqueline, Guignebert Madeleine.
Souvenirs émouvants
Georges Berrué : « La Lyre était reconstituée. Je me souviens que venaient
alors aux répétitions : Fernand Guillon, René Leloup, Marcel Buron, Jean-Marie
Buffet, Alexandre Crouaille, Maurice Labierre, René Bouget (tambour), M. Perré
de Clénord, M. Cortillat et d’autres que je n’ai plus en mémoire ».
En
1939, après la déclaration des hostilités, les activités des Joyeux
Fantaisistes ralentissent mais les soirées s’organisent malgré tout pendant
l’occupation allemande. Des bals sont organisés, chez les particuliers, en prenant
soin de bien calfeutrer les ouvertures... et ce jusqu’en 1944...
Les Statuts de l’Amicale des « Joyeux Fantaisistes »,
désignée sous la dénomination d’A. J. F.
Statuts de la Société Musicale et Artistique de Cour-Cheverny |
Société
musicale et artistique, fondée en octobre 1938.
But
et organisation de la Société :
Article
1er : L’A. J. F. est une association de jeunes gens (chanteurs et musiciens)
formant une jeune troupe théâtrale, désireuse de donner à leur profit des représentations
dans la commune de Cour-Cheverny et des communes environnantes (concerts,
fêtes, soirées artistiques, bals, etc.).
Article
2 : La Société est fondée en dehors de tout parti, politique ou religieux ;
l’esprit de camaraderie et d’entr’aide seul y règne.
De
ce fait, aucun de ses membres n’a le droit de se récuser, quels que soient le
but et le lieu des réunions musicales et artistiques, les propositions
d’auditions publiques étant toujours discutées en assemblée générale ou partielle
avec les membres du bureau.
Article
3 : La Société est administrée par un comité se composant de :
Un
délégué Président : Georges Berrué.
Un
vice-président : Georges Loyau
Un
secrétaire : Roger Robert
Un
secrétaire adjoint : Serge Ouvrard
Un
trésorier : Jean Girault
Un
trésorier adjoint : Gilbert Trousselet.
Et
de 6 membres organisateurs : Pierre Bellanger, Jean Buffet, René Caubel, Roland
Martin, Maurice Pilboue, Michel Tessier.
Siège
social de la société, rue Nationale à Cour-Cheverny, au domicile du président.
En
tout douze membres chargés de la bonne marche et du bon ordre de la Société et
des représentations.
Les
autres membres actifs et participants, assistant à chaque réunion ou non, se
soumettent aux décisions du Conseil (ils seront néanmoins consultés).
Article
4 : À chaque réunion les secrétaires devront rédiger un compte-rendu des discussions
et ordres du jour.
1-
Le Comité de direction est nommé en assemblée générale dans la première quinzaine
du mois d’octobre de chaque année.
2-
Les membres pourront être sortants et rééligibles à la même date.
3-
Tous les membres sont élus par droit de vote.
4-
Les assemblées générales ordinaires et extraordinaires se feront sur
convocation des secrétaires.
Article
5 : L’A. J. F. fondée exclusivement par des jeunes gens, se réserve le droit de
prendre comme membres participants ou actifs, les jeunes filles capables de
prêter leur concours aux soirées théâtrales. L’A.J.F. se réserve aussi le droit
de prendre comme membres participants ou actifs les musiciens ou amateurs
venant d’un autre groupement. Tous ces adhérents auront alors les mêmes droits
et les mêmes devoirs que les membres fondateurs.
Article
6. Les cotisations seront fixées à 10 francs par an pour tous les membres
actifs pendant cinq années à dater de leur adhésion.
Après
ces cinq années, les sociétaires restent dans la Société au titre de membres fondateurs.
Afin
de venir en aide à la jeune Société et l’encourager dans ses efforts, les
cotisations si minimes étant insuffisantes, l’A.J.F. demandera le secours de
membres honoraires et bienfaiteurs.
La
cotisation des membres honoraires sera fixée à 12 francs par an (un franc par
mois).
Seront
nommées membres bienfaiteurs les personnes qui verseront une cotisation d’au
moins 50 francs en une seule fois afin de contribuer à la prospérité de la
Société.
Les
Sociétaires partant au service militaire ne paieront pas de cotisation durant
leur service militaire.
Article
7. Les dépenses nécessitées pour les concerts, c’est-à-dire partitions,
abonnements de musique, pièces de théâtre, instruments et leurs réparations,
imprimés, droits d’auteurs, correspondances, fards et déplacements, etc.,
seront discutées et soumises à l’assentiment des trésoriers. Les dépenses
extraordinaires seront votées en assemblée extraordinaire.
Article
8. Les musiciens se réservent le droit de jouer dans les bals d’autres sociétés
et de toucher une rétribution personnelle. S’ils empruntent à l’A.J.F. des
partitions ou des instruments, ils lui verseront une rétribution fixée à cinq
pour cent de leur gain. Ce ou ces petits groupes se régiront eux-mêmes.
Article
9. Cependant en ce qui concerne les concerts ou représentations théâtrales, nul
ne pourra prêter son concours à une autre société, sans l’assentiment du Comité
et de ses camarades.
Article
10. L’A.J.F. ne sera en aucun cas responsable des accidents survenus au cours
des représentations, déplacements et sorties, etc.
Article
11. Tout membre qui ne se conformera pas au règlement sera rappelé à l’ordre
par ses camarades qui en appelleront au Comité ; celui-ci pourra prononcer
l’exclusion du récalcitrant.
Article
12. Tout Sociétaire est essentiellement libre de donner sa démission, il voudra
bien le faire par lettre en expliquant ses raisons. Il n’aura alors plus aucun
droit sur l’actif de la Société.
Article
13. La durée de la Société est illimitée, sa dissolution ne pourra être
prononcée qu’en assemblée générale par au moins les deux tiers de ses
sociétaires.
Article
14. La Société se réserve le droit d’ajouter un ou deux codicilles(4) .
Article
15. Nul n’est censé ignorer les présents statuts ; chaque adhérent en recevra un
exemplaire.
Fait
à Cour-Cheverny, le 10 octobre 1938.
25 décembre 1944 : reprise des activités de la Lyre
Sous
la présidence de Georges Bégé, les musiciens se réunissent à la salle de
répétition située à l’école libre et mise à disposition par le marquis Philippe
de Vibraye, en vue de la reprise de l’activité de la société, suspendue depuis
1927, suite à la maladie puis au décès de son chef Henri Cazin, et de
l’occupation. Une minute de silence est observée pour tous les musiciens
exécutants décédés ou disparus pendant les années de guerre.
Un
nouveau Conseil d’administration est élu :
Président
: le marquis Philippe de Vibraye ; vice-président : Georges Bégé ; secrétaire :
Léon Belllanger ; trésorier : Henri Mordelet ; archiviste : Maurice Buron ; chef
: Camille Loquineau ; sous-chef : Georges Berrué ; membres exécutants : Mary
Foissy, Joseph Audiane ; membre honoraire : Gaston Menault.
Après
la formation du nouveau conseil, il est décidé de reprendre les répétitions le
samedi de chaque semaine. La cotisation des membres honoraires est portée à 25
francs par an. La cotisation des élèves formant une caisse spéciale payable par
trimestre est évaluée à 100 francs à partir du 1er janvier 1945.
Ces
années ont permis à la Lyre de Cour- Cheverny de renaître.
Cette année 2020 est celle de la célébration de 130 années
d’existence
Georges
Berrué va fêter ses 100 ans en février 2020. Il passe une partie de ses journées
à écouter de la musique, de préférence classique, et n’apprécie pas le bruit
autour de lui dans ces moments-là ! Et il ne manque jamais le concert de la
Sainte-Cécile à la salle des fêtes de Cour-Cheverny.
Françoise Berrué.
Sources :
Documents personnels, registre de comptes-rendus des
assemblées générales de la Lyre.
Merci à Georges Berrué, Élise Trousselet, Monique Baillon,
Jean-Claude Bellanger et Claude Guillon.
Remerciements aux familles qui ont contribué, en 1990, à
identifier tous les membres présents sur la photo suite à la représentation
théâtrale : (nombre d’entre eux ont aujourd’hui disparu) : Élise et Gilbert
Trousselet, Raymonde et Georges Berrué, Anne et Jean Aubineau, Yvette et
Jean-Louis Beaugrand, Mme Gauthier, Marie- Louise Bigot, Mme Douet, M. et Mme
Gérard Crèche, M. Besnard.
(1) Henri Cazin : Voir le livre « Les grandes heures de
Cheverny et Cour-Cheverny en Loir-et-Cher et nos petites histoires ». Éditions
« Oxygène Cheverny » - 2018. Dans ce livre, Henri Cazin témoigne de la période
de la guerre de 1914-1918 telle qu’il l’a vécue. Pages 253 à 276.
(2) Cette marche est toujours interprétée par la Lyre.
(3) La Sistière accueillait les enfants défavorisés de la
ville de Montrouge. Voir le livre « Les grandes heures de Cheverny et Cour-Cheverny
en Loir-et-Cher et nos petites histoires », éditions « Oxygène Cheverny » -
2018.
(4) Codicille : dans un acte juridique : texte, clause qui
modifie, complète ou annule un texte précédemment rédigé ; se dit pour un
testament.
La Grenouille n°46 – Janvier 2020
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