Paul de Vibraye, Marquis de Cheverny (1808-1879)

Paul de Vibraye, Marquis de Cheverny (1808-1879)
Né à Paris en 1809, fils de Anne (1) Victor Denis Hurault de Vibraye et de Alexandrine de la Luzerne, Paul de Vibraye est l’auteur de nombreux travaux notamment dans le domaine de l’agriculture et de l’archéolo­gie. Relativement discret dans ses publica­tions, et donc moins connu du grand pu­blic, il fait cependant partie des nombreux savants qui ont fait progresser la science et d’autres disciplines au cours du XIX e siècle.

Élève de rhétorique et de philosophie de 1826 à
1828 au collège Stanislas à Paris, puis à Stras­bourg pour des études classiques et scientifiques, il devient propriétaire des terres de Cheverny au décès de sa mère en 1829, puis des terres de Vibraye (Sarthe), de Coron (Maine-et-Loire) et de La Grange en Sologne (2) à la mort de son père en 1843, et d’autres terres plus lointaines qui font de lui un des plus grands propriétaires terriens de France à cette époque.

Un premier épisode rocambolesque dans sa jeunesse
C’est l’ouvrage consacré à la famille Hurault de Vibraye (3) qui nous le rapporte : « En 1832, à 23 ans, apprenant qu’un soulèvement se pré­pare en Vendée (4) pour rétablir le roi légitime, il part de Cheverny avec son cousin Fernand et se rend à Coron où il participe à un combat. Les troupes du gouvernement mettent fin rapi­dement à ce soulèvement, mais le marquis et son cousin courent le risque d’être arrêtés. Il était déguisé en paysan dans une des fermes de son père et assistait à une perquisition lorsque la fermière lui donna une grande gifle et le renvoya en lui disant : "Va donc soigner ton bétail, espèce de fainéant au lieu de res­ter là à écouter ce qui ne te regarde pas". La brave fermière, qui avait sauvé son maître, ne savait comment s’excuser de son audace. La même année, on instruisit l’affaire de ceux qui avaient pris part au soulèvement. On eut soin d’éloigner les deux jeunes gens. Le procès fut plaidé à Orléans, et ils furent acquittés. Ils ren­trèrent en France en mars 1833 ».

Une entreprise de culture de grande enver­gure sur la terre de Cheverny
Dans un document publié en 1866 intitulé « La terre de Cheverny – ses améliorations de 1829 à 1866 » (5), le marquis Paul de Vibraye a décrit l’immensité des travaux d’agriculture qu’il a menés à bien sur son domaine à cette période, et dont nous pouvons encore aujourd’hui ob­server des traces. Cet ouvrage a été publié dans le cadre du « Concours pour la prime d’honneur à décerner dans le Loir-et-Cher en 1867 », et nous fournit de nombreux détails très documentés faisant appel à des domaines concernant notamment la nature, la bota­nique, la géologie, la chimie, les techniques de culture et d’élevage, et bien d’autres…
Nous avons déjà évoqué le contenu de ce document, notamment en ce qui concerne les fermes du domaine de Cheverny au XIXsiècle (6). D’autres domaines y sont abordés et notamment la sylviculture et la viticulture aux­quelles nous nous intéressons aujourd’hui.

Paul de Vibraye, marquis de Cheverny (1809-1878)

Des objectifs précis pour un projet très vaste
Dans le préambule de son texte, Paul de Vi­braye présente très clairement sa démarche, et les objectifs qu’il s’est fixés pour l’exploita­tion de la terre de Cheverny.
« J’entreprends une oeuvre laborieuse (le document à remettre au jury du concours) en essayant d’être court, et de faire entrer dans un cadre beaucoup trop restreint l’exposé des travaux qui ont occupé trente-sept années de ma vie.
Je me suis efforcé de répondre aux questions dans l’ordre établi par Monsieur le Ministre de l’Agriculture ; toutefois, il ne s’agit point ici d’une simple ferme, d’une exploitation restreinte. La (ferme de La) Rousselière, que j’entreprends de faire valoir, et qui figure pour sa quote-part dans la généralité des travaux, est un simple détail du plan de l’ensemble. Elle aura tout au moins l’intérêt de laisser entrevoir que la Sologne n’est point une contrée rebelle, répondant avec une sorte d’ingratitude aux soins qu’on ne cesse de lui prodiguer. J’ai pré­tendu le démontrer en me plaçant hardiment en présence des plus mauvaises conditions. J’avais la possibilité de choisir, et d’asseoir une exploitation sur des terrains à sous-sol calcaire entourant le château de Cheverny, mais je ne cherchais pas la Beauce en So­logne. Je me suis donc transporté du côté des landes, des étangs et des marécages, pour y tenter une régénération. Je pouvais essayer de briller dans les concours, j’ai préféré servir la cause de mon pays en m’identifiant avec lui. J’ai, du reste, admis un principe, de concert avec la plupart des membres du comité cen­tral agricole de la Sologne, c’est que la région qui nous occupe ne peut entrer dans une voie profitable d’amélioration, qu’à la condition de restreindre par tous les moyens auxiliaires la surface du sol arable proprement dit ; en ac­cordant au boisement les deux tiers au moins de la surface générale ; en constituant des prairies non pas sans doute au début, mais à la suite d’une culture améliorante ; en faisant une plus large part à la viticulture, lorsqu’il est si facile de constater que sur des grains sains et convenablement élevés, certains vignobles doublement séculaires se montrent encore supérieurs à la généralité des vignes qui les entourent et s’étendent à leurs pieds ».
Il évoque ensuite l’époque où, devenu pro­priétaire de 2 900 hectares de terres, il entre­prend de mettre en valeur ces terres « presque entièrement en friches », et l’immensité de la tâche qui l’attend… « Je dois l’avouer, j’avais senti parfois ma volonté défaillir, ayant com­pris tout d’abord qu’il fallait consacrer à cette oeuvre toute une vie, peut-être insuffisante à tout régénérer.
J’avais, dès cette époque, entrevu l’améliora­tion de la Sologne. Acceptant la loi du travail, je crus, dans mon état de liberté, devoir m’im­poser une tâche.
Il y a donc environ trente-sept ans que je me suis mis à l’oeuvre, avec des moyens assez restreints à cette époque ; aussi devais-je coordonner tous mes efforts et les rendre, dès le principe, méthodiques et progressifs. J’eus d’abord à lutter contre les partis pris, le mau­vais vouloir et la force d’inertie ; mais à côté de ces résistances opiniâtres, il se rencontrait des impossibilités. Il fallait donc, au début, rendre les bonnes volontés possibles, en les déchar­geant du poids écrasant de l’immensité des prétendues terres arables ; il fallait circonscrire et restreindre les efforts ».

La valorisation des terres
« Il n’existe plus de marais sur la terre de Che­verny. L’étang de la Rousselière aujourd’hui cultivé a été mis à sec avant ma jouissance ; mais je l’ai depuis égoutté par un large canal pratiqué dans le thalweg, un système complet de drainage a terminé son assainissement. Il existe au milieu des bruyères de Sologne des fosses dont l’origine est inconnue. On avait prétendu qu’elles étaient l’indice d’anciennes marnières de l’ère gauloise ou gallo-romaine. Mais les sondages ne font pas rencontrer habituellement la marne dans ces situations. Quelques-uns de ces trous ont donné nais­sance à des tourbières circulaires dont la plu­part sont encore en voie de formation ».

La valorisation de la forêt
Paul de Vibraye évoque également les bois inexploités, noyés sous les eaux et l’absence de défrichement. « […] Ajoutez à cette lamen­table situation l’abroutissement (7) des jeunes pousses par la dent d’un bétail abandonné la plupart du temps à lui-même, et vous aurez la situation des bois s’acheminant fatalement vers une dégénérescence qui semblerait tenir un milieu déplorable entre la période forestière qui disparaît et la période pacagère (8) en sens inverse du progrès, celle qui constituerait le désert ».
« […] Tels étaient et sont encore aujourd’hui les bois de Sologne ; avant de songer à boiser les terres épuisées, où les bruyères qui, par leur position, ne peuvent être utilement appli­quées à la culture, il fallait reconstituer l’ancien sol forestier en réglementant l’exploitation, éloignant le bétail et donnant un écoulement aux eaux stagnantes. Je créais en même temps de nombreuses voies de communica­tion, en y comprenant deux artères macada­misées (9) qui traversent les bois de part en part, desservent trois fermes, plusieurs clos de vignes importants et une abondante marnière auparavant inexploitable ou ne devant amen­der qu’une surface beaucoup trop restreinte.
L’assainissement des bois ne pouvait s’opérer sans pratiquer des écoulements, et la culture elle-même devenir fructueuse sur un sol constamment imbibé d’eau.
Les plateaux essentiellement siliceux dépour­vus d’un sous-sol argileux ne m’ayant semblé favorables ni pour la culture proprement dite, ni pour les forêts d’arbres à feuilles caduques, si l’on excepte quelques bois blancs, il fallait une importation de résineux : celle du pin maritime, l’arbre des climats plus méridionaux, se trouve chez nous dans les conditions ex­trêmes d’habitat ; je me suis demandé s’il ne conviendrait pas d’importer et d’étudier, en vue de l’avenir, les essences résineuses les plus recommandables, et comme je pouvais me permettre des sacrifices, bien que le sol exclu­sivement siliceux fût chez moi l’exception, je dus songer à l’avenir du pays. Je me pris à étudier l’intéressante famille des conifères au point de vue de l’introduction dans nos forêts ou tout au moins de la création de nombreux porte-graines, devant servir à fixer définitive­ment sur notre sol telles espèces qu’une étude approfondie ferait juger ultérieurement les plus recommandables ».

L’agriculture…
Sont évoquées ensuite les sept fermes (5) du domaine, permettant de développer les cultures et disposer des moyens pour le reboisement.

La viticultureLa viticulture tient une place très importante dans le projet global : « Parlerais-je de mes soixante-deux hectares de vignes dont je tends incessamment à augmenter la surface ? Peut-être serait-on disposé tout d’abord à considé­rer cette exploitation comme appartenant à une culture spéciale ; mais il entrait dans mes plans d’ensemble de faire intervenir la vigne comme un des moyens les plus efficaces d’in­troduction de bras supplémentaires sur notre sol. La vigne est, en outre, en Sologne, un des moyens les plus propres à utiliser certains sols argileux que leur position ne permet pas de convertir en bois, et qui se trouvent, d’autre part, trop éloignés des gisements calcaires pour être utilement et surtout économiquement amendés ».

Un projet très documenté

Paul de Vibraye appuie ses choix et ses décisions sur des mesures et analyses très précises des terres du domaine, concernant l’orographie (10), les températures, la pluvio­métrie, la géologie, la composition des sols, la chimie, etc. « Alternances de sable et d’argile dans une même pièce de terre, aussi bien que dans un massif de bois […] La prédominance des argiles m’a conduit à préférer l’essence du chêne pour mes opérations de boisement. […] Le falun de Touraine, mais non fossilifère, occupe le sous-sol au sud et au sud-est de la propriété et se rattache au grès falunien de la plaine de Contres et des environs de Soings. Le centre du domaine est spécialement com­posé d’argiles et de sables. […] L’altitude a sur les vignobles une action bienfaisante qu’on ne peut méconnaître. Dans nos communes de Cour et de Cheverny, les vins récoltés au-des­sus de 100 mètres sont généralement de qua­lité supérieure, et les vignes qui les produisent moins sujettes aux gelées ».

Répartition des surfaces exploitées
Paul de Vibraye détaille les surfaces :
Terres anciennes : 494 ha, nouvelles 315 ha,
• Bois anciens : 795 ha ; nouveaux sur défri­chements : 447 ha, sur vieilles terres : 387 ha,
• Chemins et contre allées plantées : 23 ha,
• Étangs, fosses et viviers : 102 ha,
• Prés anciens : 73 ha, créés : 37 ha,
• Friches et pâtures : 118 ha,
Paul de Vibraye, marquis de Cheverny (1809-1878)
• Vignes anciennes : 38 ha, nouvelle : 24 ha,
• Le Parc : 57 ha.Paul de Vibraye a fait ouvrir 7 500 mètres de routes empierrées, 2 700 mètres de routes ensablées et 45 550 mètres de route d’amé-nagement destinées à délimiter les coupes, débarder le bois et faciliter la surveillance des gardes.
« […] En outre, pour le tracé du chemin d’intérêt commun n° 2, j’ai fait abandon des 6 030mètres d’avenue plantée qui se trouvent en face du château de Cheverny. J’ai mis de plus une somme à disposition de l’administration départementale à titre de contribution volontaire ».

L’hydrographie du domaine
Paul de Vibraye décrit l’hydrographie du toujours été semé ; quelques essais infruc-domaine, avec les deux rivières le Conon et tueux m’ont fait reconnaître que le gland était le Courpinet évoque ensuite les « dessèche-le plus souvent étouffé par la bruyère dans ments » : « Pour assainir le sol et clore les différents héritages, on a dû faire ouvrir 150 000 mètres linéaires de fossés ».

La sylviculture
La structure actuelle de la forêt du domaine nous est très clairement expliquée par Paul de Vibraye.
Paul de Vibraye souhaite rendre les fermes du domaine plus productives : « Afin de rendre la bonne culture applicable, il fallait restreindre la quantité de terres improductives et de bruyères affectées à certaines fermes, et le meilleur moyen de les utiliser était de les planter en bois. […] Les plantations et les semis de bois ont été faits en essence de chênes, châtaigniers et bouleaux ; les conifères y occupent également une place importante ; le chêne a toujours été semé ; quelques essais infructueux m’ont fait reconnaître que le gland était le plus souvent étouffé par la bruyère dans les terrains nouvellement défrichés, même après trois labours. Aussi depuis quelques années, consacrons-nous exclusivement les anciennes terres aux semis de glands, mélangés d’une certaine quantité de pins maritimes, de pins sylvestres, de Laricio et de pins noirs d’Autriche, afin de constituer un balivage (11) avant celui qui devra fournir ultérieurement le taillis de chêne par lui-même. Le bouleau planté réussit mieux que toute autre essence dans les terres nouvellement défrichées, la rapidité de la croissance lui permettant de lutter plus efficacement que les jeunes chênes contre l’envahissement de la bruyère et de l’ajonc ».
Paul de Vibraye, marquis de Cheverny (1809-1878)

De multiples expérimentations
« Il me reste à rendre compte de nombreux essais de naturalisation et d’importation d’espèces introduites, mais trop peu répandues pour qu’il soit possible d’apprécier l’utilité de leur application aux besoins de notre consommation, de nos arts ou de notre industrie ». Il teste plusieurs variétés de chênes de l’Amérique septentrionale, mais constate que « ces espèces ne peuvent rivaliser avec les anciens hôtes de nos forêts, le quercus pedunculata (chêne pédonculé) et le quercus sessiliflora (chêne pourpre) ».
Concernant les conifères, il introduit 120 espèces indigènes appartenant à l’Europe, et d’autres exotiques, dont « 25 ont acquis des droits de naturalisation, par la fécondité de leur semence ». Après plusieurs voyages dans l’Empire d’Autriche, il consacrera également 25 ha au pin noir et effectuera bien d’autres essais concernant diverses espèces. Il étudie également le comportement du Cèdre du Liban, de l’Himalaya, de l’Atlas qu’il plante en 1842 et considère comme « l’hôte futur de notre sol forestier ».
Il ne détaille pas toutes les variétés plantées sur le domaine, mais « je ne puis terminer ce chapitre sans accorder une mention aux deux géants de la Californie : le Sequoia semper virens (qui signifie toujours verdoyant), parce qu’il affectionne les argiles compactes (la terre à briques), où la plupart des essences forestières et où le chêne lui-même ne saurait parvenir à se développer, le second : Sequoia gigantea ».
C’est ainsi plus de 830 hectares qui seront plantés d’arbres par Paul de Vibraye.

La vigne
« La vigne est une des richesses de la pauvre Sologne ».
Paul de Vibraye procède à une étude minutieuse du climat local, et le compare à d’autres régions vinicoles, prouvant ainsi l’aptitude de la région à la viticulture. Mais il insiste sur le fait que « la première condition de la régénération de la Sologne est l’impérieuse nécessité de l’assainissement sur les bois, aussi bien que pour les terres arables, ainsi que pour les prairies, qu’on doit temporairement arroser, à condition de les égoutter promptement ». Il voit dans la vigne une source temporaire de travail pour la population locale « qui pourra également fournir une ressource pour l’exploitation de la forêt et des terres arables ». Mais il souhaite revaloriser la viticulture par une modification radicale, et notamment « par une étude des sols et des climats, mais surtout des cépages fins que nous aurions la possibilité d’introduire ». Il s’inspire de la Bourgogne, et préconise de juxtaposer deux genres de culture « dont l’un, au moyen de la simplification de travail obtenue d’une araire (12), devrait avoir pour but de procurer à bas prix, aux travailleurs, une boisson tonique, fortifiante, hygiénique et de confier à leurs bras vigoureux, le soin de préparer pour le commerce et l’exportation des vins de qualité supérieure ». Il n’exclut pas les vieux cépages blancs comme le Gouais ou l’Orbois « dont les rendements ne se sont pas démentis depuis 150 à 200 ans sur des terrains sains, élevés et bien exposés, tandis que les vignes mal égouttées ont été renouvelées deux ou trois fois depuis cette époque ». Il préconise le « gros blanc » nommé aujourd’hui le Romorantin. Mais il souhaite aussi « pour l’avenir de la Sologne, une extension des vignes rouges et l’avènement de deux cépages blancs plus fins, le Sémillon blanc et le Sauvignon jaune qui font les vins de Sauterne », dont il a reçu directement des plants venant de Château- Yquem. Il évoque également les vins rouges les plus communs, cultivés jusqu’alors à partir des cépages du Gascon et de l’Auvergnat.
Il insiste sur le fait de s’intéresser au cépage et pas seulement à l’exposition, au sol et au climat : « Le préjugé du terroir est une regret­table utopie. C’est donc le cépage, et non le cru qui fera la réputation des vins ».
Il détaille les particularités des différents cépages, leur culture, leur goût et les possi­bilités d’assemblage (Gamet - orthographe de l’époque - Cabernet Sauvignon du Mé­doc, etc.). Il pratique également des essais concluants avec le Pineau noir ou Noireau de Bourgogne. Il évoque ses voyages en Alle­magne, et en Basse-Autriche, où il découvre de nombreux cépages qui lui inspirent de nou­velles expérimentations. Il insiste sur l’oppor­tunité de développer les fins cépages, moins abondants mais plus riches en alcool et mieux valorisés pour les commercialiser et donc beaucoup plus rentables.
« Qu’avons-nous besoin de persister à culti­ver des vins communs, sans valeur et sans saveur, alors qu’il nous est démontré qu’un certain nombre de cépages les plus recom­mandables pourront accomplir sur un sol égoutté, je le répète encore, toutes les phases de leur développement normal et de leur com­plète et satisfaisante maturation ». Il préconise le drainage, et constate que la vigne n’obstrue pas les conduits de drainage : « Les végétaux semblent avoir des instincts. J’ai pu constater que des vignes drainées en 1856 présentaient, sept années plus tard, un curieux phénomène. Les racines étaient descendues jusqu’au-des­sous des collecteurs, les entourant de toute part ; le chevelu s’allongeait dans la direction de la pente et du courant, mais sans jamais pénétrer dans les tuyaux.
Que les timides se rassurent ! La culture de la vigne est possible et désirable en Sologne, et lorsqu’on objectera que l’imperméabilité du sous-sol est un obstacle insurmontable, on est en droit de répondre que lorsqu’on a vu la salutaire pratique du drainage usitée jusque dans le pays des plus grands crûs, on peut se consoler de ne pas être en Sologne dans de meilleures conditions que la Bourgogne et le Bordelais… ».
Il plantera ainsi 23 hectares de nouvelles vignes, après avoir fait arracher les vieilles vignes épuisées, dont 1,5 ha de cépages de Bourgogne (Pineau noir ou Noireau), 1,5 ha de Cabernet Sauvignon, et 1,5 ha de Haut Sau­terne (Sauvignon et Sémillon).

Les prés
Paul de Vibraye s’investit également très mé­thodiquement dans ce domaine, en repérant plus d’une « centaine d’espèces de plantes dont on peut constater la présence à chaque floraison », en mesurant les quantités d’eaux pluviales dont bénéficie le domaine, et en observant la qualité des eaux de ruisselle­ment. Il préconise un terraudement (13) naturel au moyen des eaux pluviales, « dont on doit s’appliquer à diriger l’écoulement au lieu de laisser entraîner fatalement à des niveaux inférieurs, sans règle comme sans direction, les principes fertilisants dont les eaux pluviales par les pluies abondantes de l’automne et du printemps. […] Le passage sur les prés des eaux troubles à petite vitesse permet le dépôt de la majeure partie des limons. […] Si les eaux courantes, même les plus limpides, sont elles-mêmes à l’égard des prés un véritable amendement, à plus forte raison les eaux limo­neuses, lorsqu’elles ont lessivé des terres en culture, des vignobles, des jardins et des cours de ferme ». Il procède à de nombreuses ana­lyses chimiques des eaux qui lui permettent de démontrer leur qualité et leur utilité pour ferti­liser les sols, ainsi que des eaux de sources qu’il quantifie à un volume de 300 litres par se­conde sur le domaine. Il évalue également les volumes stockés dans les étangs, en tenant compte des infiltrations et de l’évaporation. Il créera 37 ha de prairies nouvelles, dont 16 ha irrigués, et compte bien étendre ces surfaces en acquérant de nouvelles terres.

Paul de Vibraye, marquis de Cheverny (1809-1878)
La ferme de La Rousselière (14)
Paul de Vibraye consacre un chapitre spé­cial à la ferme de La Rousselière, « exploitée directement par le propriétaire », sur 157 ha, répartis en prés (22 ha), luzernes (14 ha), blés (28 ha), avoines (31 ha) et, sur le reste des terres : trèfles, vesces, choux, maïs, sarrasin, et sarrasin à enfouir (utilisé comme engrais).
Il utilise des bâtiments anciens : « J’aurais pu certainement, par des constructions bril­lantes, étonner mes voisins. J’ai préféré faire de la propagande pratique en montrant le parti qu’on peut tirer d’une mauvaise installation » .

Paul de Vibraye, marquis de Cheverny (1809-1878)

Une exploitation rationnelle des terres
« Mon système de culture est basé sur les théories de la culture alterne et quadriennale empruntée primitivement au Comté de Norfolk. […] Je fais constamment précéder et suivre les récoltes épuisantes et salissantes des cé­réales, par des cultures aussi variées que pos­sible, quant au genre, quant à l’espèces des plantes qui la constituent, nettoyantes, repo­santes, sinon même fertilisantes, lorsqu’elles abandonnent au sol une partie notable de leurs dépouilles, lorsqu’elles sont elles-mêmes enfouies en vert à titre d’engrais supplémen­taire ». Toutes ces rotations sont minutieuse­ment étudiées, quant à leur périodicité et à la nature des plantes : « Le mécanisme de mon assolement alterne est ainsi constitué :
• 1ère année, blé dans lequel on sème un trèfle rouge ou autre fourrage devant le suppléer ;
• 2 année, trèfle ou autre fourrage analogue ;
• 3 année, sol d’avoine ou d’orge ;
• 4 année, plantes sarclées fourragères de toute nature (betteraves, carottes, maïs, mou­tardes, trèfle incarnat, vesces de printemps, choux, etc.).
En dehors de cette rotation, je prélève un cin­quième de la surface de mon exploitation pour y semer des luzernes, ou autres fourrages devant occuper le sol pendant quatre années, à titre per­manent, sans compter les prairies naturelles ».
Les variétés de blé, de seigle et autres céréales sont choisies précisément, en fonction de la nature des sols et des rendements constatés, et de même pour les autres plantes qui servent d’engrais et de nourriture pour le bétail.
Le travail de la terre et l’ensemencement sont également rigoureusement étudiés (labou­rage, hersage, semis, etc.).
Pour mémoire, rappelons que l’élevage du bé­tail et de la basse-cour faisait également partie des activités de la ferme (6).

Amendements
« Les amendements pratiqués sur la terre de Cheverny appartiennent à des marnes de deux natures, les premières empruntées aux assises du calcaire lacustre auquel on les trouve super­posées riches au minimum de 50 % de calcaire. Les secondes, plus argileuses, dont la teneur en carbonate de chaux est de 17 à 20 % ».
Paul de Vibraye étudie de près la nature géo­logique des sols pour perfectionner ces amen­dements, et utilise également d’autres produits comme la chaux, le plâtre, les cendres de bois, ainsi que les terres extraites des fossés pour améliorer certaines terres. Il évoque ainsi l’année 1864, où « 7 000 mètres cubes de terre et de compost ont été conduits sur les terres de l’exploitation ». On imagine l’activité du domaine à cette époque, quand on réalise que tout ce travail était effectué par la traction animale et les bras des hommes…

Les engrais naturels
« Les engrais employés sur le domaine sortent, à peu d’exception près, de mon tas de fumier. Tous mes soins sont donnés à conjurer la dila­pidation ; je me suis efforcé de parer aux trois causes principales de déperdition par infiltration, écoulement, évaporation. J’ai rendu mes étables étanches au moyen d’un béton ; je recueille les engrais liquides dans une fosse à purin construite en maçonnerie ; j’établis mes fumiers sur une plate-forme au-dessus de l’écoulement des eaux pluviales et je fixe les principes volatils en opé­rant une réaction ».
Pour cela il se livre à des manipulations pré­cises, pour faire absorber le purin par les engrais pailleux en les arrosant journellement, au lieu de les déverser directement dans les terres, sauf si la température est assez basse pour éviter l’évaporation. Il fait appel à ses connaissances en chimie pour fixer le carbo­nate d’ammoniaque qui a tendance à se vola­tiliser dans les fumiers ; il innove en utilisant les vertus d’agents de fertilité comme l’acide phosphorique, avec l’emploi de phosphate de chaux, ou des phosphates fossiles qui lui per­mettent de créer des « fumiers phosphatés ». En ce domaine, il s’inspire également d’expé­riences plus lointaines notamment sur la côte ouest de l’Afrique. Tous ces soins apportés aux terres du domaine lui permettent d’obser­ver des rendements en progression, pour les­quels il se livre à de savants calculs…
Comme dans les autres domaines, on constate là une constante préoccupation pour améliorer la production du domaine et sa rentabilité.

Le matériel
Cette époque voit apparaître les premières machines modernes, soulageant le travail des hommes. Paul de Vibraye choisit prudemment son matériel : « J’ai dû surtout me tenir en garde contre les innovations qui n’étaient pas contrôlées par l’expérience. Une bonne char­rue du pays dérivée de la charrue belge ou Dombalse suffit à tous les labours, les herses en fer, les rouleaux, coupe-racines, le râteau, la faneuse, la charrue de sous-sol, la charrue de Brabant à double versoir, la houe à che­val, les scarificateurs et la charrue forestière, etc., tous ces instruments ont successivement trouvé place dans mon attirail de culture. Il en est de même d’une machine à battre système Cumming (Fabricant de machines agricoles à Orléans), avec tarare débourbeur et tarare Vil­cocq avec nettoyage mis en mouvement par un manège, ainsi qu’une pompe distribuant l’eau dans les vacheries et dans la cour pour abreuver les bestiaux ». On retrouve l’empla­cement de certains de ces équipements sur les plans de la ferme.

Paul de Vibraye, marquis de Cheverny (1809-1878)
La Prime d’honneur
La mise en valeur des terres du Domaine de Cheverny par Paul de Vibraye constitue une oeuvre impressionnante dans les domaines évoqués ci-dessus, et dans d’autres comme la pisciculture, que nous avons déjà évoqué rapi­dement (14) et pour laquelle il a effectué de très importantes recherches qu’il a exposées dans le Bulletin de la Société Zoologique d’Acclima­tation de 1854.
Paul de Vibraye se verra attribuer en 1867 une prime d’honneur pour cette oeuvre impression­nante, « sous la forme d’une coupe en argent très travaillée qui est conservée à Cheverny » (3). Dans le rapport du jury au ministre de l’agri­culture, figurent plusieurs illustrations, dont le plan de la ferme de La Rousselière, document d’une qualité remarquable, sur lequel sont re­présentés les bâtiments de l’époque et dont la quasi-totalité a été conservée lors de la créa­tion du Golf du château de Cheverny dans les années 80.
Paul de Vibraye décède à Paris le 14 juil­let 1878, en laissant derrière lui un domaine totalement transformé, que ses descendants continueront à faire évoluer.

Paul de Vibraye, marquis de Cheverny (1809-1878)
D’autres passions et occupations
On pourrait croire que tout ce qui est écrit ci-dessus avait de quoi remplir tout son emploi du temps…, mais Paul de Vibraye a valorisé également les terres d’autres domaines lui appartenant dans d’autres départements…
Il s’est aussi beaucoup investi dans la rénova­tion du château de Cheverny (14) ; mentionnons également que, marié à Gabrielle de Loménie, il eut douze enfants (dont 7 survécurent), et qu’il était aussi membre, président ou corres­pondant de nombreuses sociétés dans les domaines de l’agriculture, de la science, de la météorologie, de l’industrie et des monuments historiques (15), et qu’il fut conseiller général du Loir et Cher (en 1846)… Pour ses recherches en agriculture, il a voyagé en Allemagne, en Autriche et en Angleterre et dans de nom­breuses régions de France… Mais il avait aus­si d’autres passions, dont celle de l’archéolo­gie où il acquit une certaine renommée de son vivant et plus tard…

Un archéologue passionné (16)
Membre de l’Académie des Sciences et de la Société géologique de France, il milite pour faire reconnaître dès 1858 l’ancienneté de l’homme sur la Terre et sa contemporanéité avec les espèces animales disparues comme le mammouth. Il publie fort peu, et n’a donc pas connu le succès à son époque, mais il laisse à la Préhistoire, l’Anthropologie, la Mi­néralogie et la Paléontologie une vaste collec­tion de référence donnée pour partie par ses héritiers au Muséum national d’Histoire natu­relle, et ses recherches sont encore étudiées de nos jours. Il pratique ses fouilles d’abord sur son domaine et dans des villages voisins, puis dans de nombreuses régions, notamment dans l’Yonne dans la grotte des Fées à Arcy-sur-Cure, puis en Dordogne et cherche à ce que ces fouilles se développent partout ail­leurs, pour alimenter les données scientifiques sur les premières études de la préhistoire.
La collection de minéralogie, de géologie, de paléontologie et d’anthropologie, réunie à l’époque au château de Cheverny, est consi­dérable. L’une des plus belles, dit-on, qu’un particulier ait jamais possédée, des dizaines de milliers d’objets qui font l’admiration des scientifiques de l’époque. Afin de procéder au classement et à la conservation de cette immense collection, le marquis de Vibraye recherche très tôt un collaborateur et sollicite le jeune naturaliste Adrien-René Franchet (1834-1900), qui assure alors une suppléance d’enseignement au collège de Pontlevoy (dont Paul de Vibraye était propriétaire). En 1857, Franchet devient conservateur des collections de Vibraye au château de Cheverny. Il assure cette charge jusqu’en 1880 avant d’être rat­taché à la chaire de Botanique du Muséum national d’Histoire naturelle où il contribue à l’enrichissement du Grand herbier. C’est lui qui dirige les fouilles du marquis dans l’Yonne, en Charente et en Périgord, c’est l’homme de confiance et l’homme de terrain.
Les collections de Paul de Vibraye ont été visitées au château de Cheverny et ont été présentées au grand public lors de deux expo­sitions universelles majeures en France (1867 et 1878), et ont rejoint le Musée de l’Homme en 1938.

P. L. 

150 ans plus tard, sur les traces de Paul de Vibraye, précurseur en sylviculture


Paul de Vibraye, marquis de Cheverny (1809-1878)
De nombreuses essences exotiques intro­duites par Paul de Vibraye sont toujours visibles dans le parc du château et en forêt de Cheverny.

À l’entrée de l’allée du Chêne des Dames [1], double rangée de séquoias sempervirens à ne pas confondre avec son cousin, le séquoia gigantea, dont on trouve un énorme spé­cimen dans le parc à proximité du chenil [2] . Plus loin dans l’allée, on découvre le pin noir d’Autriche et, enfin, avant la croix Saint Urbain [3] (sur la gauche), l’abiès pinsapo (ou sapin d’Espagne). Plus loin encore, nous passons à hauteur du fameux zelkowa crénata [4] , sur la gauche à l’entrée de la marnière, au fond de laquelle on peut voir un bouquet de pins noirs de première hauteur.
Après le golf, au carrefour de la Roche des Au­biers [5], on trouve quelques beaux spécimens de séquoias sempervirens et, sur la gauche, en bordure de la plaine, un remarquable bou­quet de pins noirs d’Autriche.
En continuant sur le Chemin des Boeufs [6] , qui rejoint la route de Romorantin, on note la pré­sence de gros spécimens de pins noirs d’Au­triche et de quelques douglas. On peut remar­quer au passage un jeune séquoia gigantea au carrefour de Vibraye [7] et un autre beau­coup plus âgé au carrefour Hurault [8].
En poursuivant l’allée du Chêne des Dames, on trouve, au carrefour Alexandrine, de beaux spécimens de pins noirs d’Autriche[9]. En par­tie ouest du massif, le carrefour Henri [10] est décoré de gros sujets de séquoias sempervi­rens. À noter, deux triplettes énormes, d’une circonférence de 7,30 m pour l’une et de 6,50 m pour l’autre, ainsi qu’une quintette de sujets plus petits.
La bordure de la route d’Archanger [11] était aussi pourvue de vieux pins noirs d’Autriche ; ces der­niers, en phase de dépérissement (peut-être à cause du réchauffement climatique…) ont été exploités récemment. Par ailleurs, on note la présence de-ci de-là, de beaux spécimens de pins maritimes, qui sont plus indigènes en So­logne que les essences précitées.

Paul de Vibraye, marquis de Cheverny (1809-1878)Concernant le travail du sol, on retrouve au bord de cette même route, les traces d’un énorme travail avant semis. En effet, un billon­nage Paul de Vibraye, marquis de Cheverny (1809-1878)(17) encore bien visible aujourd’hui avait permis un assainissement tout en travaillant le sol. Cette lourde préparation était nécessaire afin de faciliter la germination des semis de glands et d’éviter leur pourriture en ces ter­rains humides.
Dans les parcs des châteaux, à cette époque, la mode était à l’embellissement par l’introduc­tion d’arbres exotiques. Cheverny était précur­seur en ce domaine. On peut y voir une double rangée de beaux spécimens de cèdres de l’Atlas sur l’allée qui traverse le parc [12]. On trouve aussi, à droite derrière le château, de magnifiques cèdres du Liban [13], ainsi qu’un alignement de douglas (pseudotsuga douglasii) à proximité de l’orangerie [14] . Ces douglas, parmi les premiers introduits en France atteignaient des hauteurs si importantes qu’il a fallu les étêter par mesure de sécurité (les premiers douglas ont été introduits en Europe en 1827).

Cet inventaire d’essences exotiques intro­duites par Paul de Vibraye, tant dans le parc que dans la forêt, en feuillus comme en rési­neux, n’est pas exhaustif, tellement il a fait d’essais... Aujourd’hui encore, en cherchant bien, on peut en trouver d’autres, des plus discrètes aux plus éclatantes. Tout ceci nous laisse un très bel héritage.
Au XXsiècle, Philippe de Vibraye, arrière-pe­tit-fils de Paul, a continué les travaux de reboi­sement du domaine, notamment sur les terres agricoles délaissées. Le pin sylvestre y a été introduit en priorité. Aujourd’hui, au XXIsiècle, Charles-Antoine de Vibraye prolonge cette oeuvre d’enrichissement de la forêt, notamment par la plantation de pins laricio de Corse et de pins maritimes, mais aussi par la régénération naturelle du chêne, là où il s’adapte bien.

Paul de Vibraye, marquis de Cheverny (1809-1878)

M. B.

(1) Anne, prénom féminin courant, est aussi un prénom masculin.
(2) Ce domaine de « La Grange de Sologne », ancienne seigneurie du même nom, est souvent cité dans les ou­vrages de généalogie, mais personne ne sait le localiser précisément.
(3) « La Maison Hurault de Vibraye » - Jean-Pierre de Lon­gueau – Les livrets généalogiques.
(4) Appelé « la cinquième chouannerie », il s’agit d’un sou­lèvement légitimiste lancé par la duchesse de Berry pour renverser la monarchie de Juillet (Wikipédia).
(5) La terre de Cheverny - Ses améliorations de 1829 à 1866 – Imprimerie Lecesne – Blois – 1866.
(6) Voir notamment « Les grandes heures de Cheverny et Cour-Cheverny en Loir-et-Cher… et nos petites histoires » - Éditions Oxygène Cheverny 2018 - page 204 : « La vie rurale aux XIX et XX siècles dans nos communes ». Fermes du domaine de Cheverny : la Rousselière, Cour­son, la Ferme du Bourg, la Ferme des Vallées, la Ferme de Poëly, la Tesserie, la Morelière, la Ferme des Landes, Poussard.
(7) L’abroutissement est le nom donné à la consommation de broussailles et de jeunes arbres par les animaux sau­vages ainsi qu’à la déformation que cette consommation fait subir aux végétaux qui y sont exposés (Wikipédia).
(8) À rapprocher du terme pacage, action de faire paître les bestiaux, et par extension, espace où l’on mène paître les bestiaux (Wiktionnaire).
(9) Il s’agit du « macadam à l’eau », mélange de granulats concassés et d’eau, et agglomérés au moyen de rouleaux compresseurs.
(10) Orographie : description du relief terrestre (Larousse).
(11) Le balivage est l’action de repérer et sélectionner les plus beaux arbres, les baliveaux, afin de favoriser leur croissance optimale le plus souvent par éclaircie. Cette action a donc également la fonction de faire évoluer un taillis en futaie (Wikipédia).
(12) Araire : instrument de labour à traction animale, qui rejette la terre de part et d’autre du sillon, à la différence de la charrue, qui retourne la terre (Larousse).
(13) Terraudement : action d’enrichir une terre en y ajou­tant du terreau (Wikipédia).
(14) Voir « Les grandes heures de Cheverny et Cour-Che­verny en Loir-et-Cher… et nos petites histoires » - Édi­tions Oxygène Cheverny 2018 - page 204 Les fermes du domaine – page 60 Le bassin de pisciculture – page 55 Le florilège de Jean Mosnier au château de Cheverny.
(15) Notice sommaire des études et travaux de sylviculture entrepris par le Marquis de Vibraye – Paris, Mallet-Bache­lier - 1856.
(16) Informations tirées du document « La collection du marquis Paul de Vibraye au Muséum national d’Histoire naturelle », Patrick Paillet-Paleo, numéro spécial, 2016, p. 19 à 42.
(17) Billonnage : création de petites élévations de terre plus ou moins larges et bombées qu’on forme dans un terrain avec la charrue et qui sont séparées par des sillons profonds, ce qui permet la culture en milieux humides. (Wikipédia).

La Grenouille n°57 - Octobre 2022


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