La saga viticole de la famille Daridan, une histoire de passions...

Grâce aux recherches de Nadine (l’épouse de Christian Daridan), fille de boulanger/ épicier/cafetier établi à Courmemin, nous remontons l’histoire de la famille Daridan jusqu’à 1740.
Au siècle des Lumières, Louis Daridan se marie en 1740 avec Marie Brisemur. Ils exploitent à l’ouest de la commune de Cour- Cheverny un petit domaine viticole au lieudit « Mâchefer », ainsi que vers « Les Huards » (aujourd’hui domaine Gendrier).
Depuis bien avant la Révolution et jusqu’à nos jours, huit générations de Daridan se sont transmis le travail de la vigne :
    - Louis Daridan (1740) ; 
    - Louis Daridan, dit Alexandre (1789) ;
    - Jean Thomas Daridan (1815) ;
    - Louis Daridan (1845) ;
    - Henri Victor Daridan dit Maurice (1887) ;
    - Bernard Daridan dit Gilbert (1920) ;
    - Christian Daridan (1945) ;
    - Benoît Daridan (1972).
Ils sont tous nés entre les lieudits « La Fripière », « La Quenouillère », « Mâchefer », « l’Aubois » (La Borde), « La Marigonnerie ».
Christian se souvient de son grand-père Mau­rice qui vivait aux « Huards », côté ligne de chemin de fer : « C’était un hyper actif touche-à-tout. En plus d’exploiter ses vignes et autres cultures, il se déplaçait sur les marchés locaux de Bracieux, Contres, Blois, pour vendre sa production de cochons, volailles et légumes ».
Il créa « l’Union coopérative », en face de la maison Drouard, au coin de la rue Denet.
Maurice, marié à Julia Pinon, devint veuf en 1926. Il se remaria avec Berthe Brault en 1930, qui exploitait le café du siècle sur la place de la mairie de Cour-Cheverny. Elle avait des moyens qui permirent à Maurice de dévelop­per ses activités. Il se lança dans le négoce d’engrais depuis la gare, de farine et de paille.
Puis « l’Union coopérative » devint « Les Bains-douches » vers 1950.

En remontant les générations
Le père de Christian, Gilbert, est né, ainsi que ses frères Roland et Marcel, à la ferme de l’Au­bois (ferme Rutard). Cette ferme appartenait à la famille Bégé, propriétaire de La Borde.
Ce n’est qu’en 1943, deux ans avant la nais­sance de Christian, que Gilbert, marié à Ro­lande Foissy, repris l’exploitation actuelle de La Marigonnerie. Il y exerça la polyculture en plus de ses six hectares de vignes.
Plantation de pieds de vigne à “La Fourmilière” en 1971. Groupe de gauche : Raymond Chéry, Gérard Crêche et Maurice Chéry (de dos). Au fond : Edgar Pinon, Roger Gagneux, Ulysse Choubard, Bernard Pinon, Jean-Paul Hermelin. Accroupi à droite : Gilbert Daridan.
Christian travailla avec son père Gilbert jusqu’en 1972, date à laquelle il reprit l’exploi­tation avec Nadine. À cette époque, la vigne ne suffisait pas à rendre l’exploitation rentable. Christian y ajouta le maraîchage en produisant des asperges, des endives, des fraises et des fraises des bois...

L’exploitation aujourd’hui
Benoît Daridan, après un apprentissage en BTA (Brevet technique agricole) oenologie à Montreuil Bellay et différents stages à San­cerre et à Amboise, entreprend plusieurs voyages, dans les années 90. Benoît avait 18 ans. Il s’agissait pour lui de partir à la décou­verte d’autres pratiques pour se perfectionner, se former, et s’ouvrir à d’autres visions de son métier. Ce fut l’Espagne, la Nouvelle Zélande (six mois) et, revenu en France, Arbois en for­mation commerciale.
Benoît est revenu avec des idées novatrices qu’il a rapidement mis en oeuvre. Quelques années plus tard, sa rencontre avec Élodie a transformé son projet professionnel en un projet de vie commun par la fusion de leurs énergies et la complémentarité de leurs com­pétences.

Benoît Daridan reprend l’exploitation fami­liale en 2001
Il est à la tête aujourd’hui de 21 hectares de vignes et de 50 hectares de céréales. Et récem­ment, s’ajoutent 10 ha de Touraine Sauvignon près de Soing-en-Sologne, à côté du « pape du Sauvignon », Henri Marionnet...
Élodie, toujours en mode projet, n’est pas en reste. Elle accueille des groupes, organise des séminaires pour les entreprises, des balades/ découvertes dans les vignes...

La passion pour moteur
Benoît et Élodie Daridan, couple passionné, s’investissent pleinement avec l’ambition de positionner leurs vins sur de belles tables chez les restaurateurs autant que pour accompa­gner agréablement chez soi de bons repas de famille.

La demeure familiale
La Marigonnerie est une ancienne closerie qui était entourée de douves enjambées par un pont-levis, et flanquée d’un pigeonnier. La closerie appartenait à la famille Toutain puis fut revendue à la famille Laury en 1874.
La partie de la closerie qui est revenue à la famille Daridan fut habitée par Henri en 1922, par Gilbert et Rolande en 1942, par Christian et Nadine en 1985. Depuis 2002, Benoît et Élodie Daridan habitent, avec leurs trois enfants, une partie des bâtiments de la Marigonnerie, l’autre moitié étant occupée par la famille Pinon.

P. D.

La Grenouille n°56 - Juillet 2022

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