Une guerre oubliée 1870 -1871

Une émouvante cérémonie à Cour-Cheverny pour une guerre oubliée 1870-1871 

Cette guerre franco-allemande, née de la volonté de Bismarck, bien décidé à unifier l’Allemagne morcelée en une quarantaine d’États autour de la Prusse, fut la première des trois guerres et à l’origine des deux qui suivront. 
Ce conflit opposa la France à ce qui fut appelé une coalition d’États dirigée par la Prusse, du 19 juillet 1870 jusqu’à l’armistice du 28 janvier 1871 proclamé au château de Versailles. Il entraîna l’annexion par le Reich de l’Alsace (moins le Territoire de Belfort) et d’une grande partie de La Lorraine que la France ne récupérera qu’en 1918. Le traité de Belfort signé entre la France et l’Allemagne le 10 mai 1871 mettra fin à ce conflit. Une guerre oubliée 1870 -1871 - Cour-Cheverny
Cette guerre fut l’une des plus meurtrières que l’Europe ait connue. Rapidement, les Français prendront conscience d’avoir sous-estimé la puissance militaire qu’ils avaient en face d’eux. L’armée de Napoléon III essuie défaites sur défaites. Si certains historiens annoncent entre 105 000 et 140 000 morts, d’autres estiment qu’il y en eut plus de 150 000 si l’on comptabilise tous ceux qui sont disparus au combat ou qui n’ont pu être recensés. Et n’oublions pas les blessés sans doute encore plus nombreux…
En cette fin d’année 2020, de nombreuses manifestations sont prévues en France afin de célébrer les 150 ans de ces tragiques affrontements. 

Une guerre oubliée 1870 -1871 - Cour-Cheverny
Deux cérémonies commémoratives à Cour- Cheverny 
À l’initiative du Souvenir Français(1), le 10 octobre dernier, sous un timide soleil automnal, deux cérémonies émouvantes se sont déroulées au cimetière de Cour-Cheverny. Denis Enters, président du Souvenir Français pour les cantons de Bracieux et Contres, accompagné du général Jean-Marie Beyer, Délégué général du Souvenir Français pour le Loir-et-Cher, ont accueilli de nombreuses personnalités dont les maires des communes de ces deux cantons ainsi que de nombreux descendants de la famille de Pétigny. 
La première cérémonie eut lieu sur « la tombe 1870 »(2), fraîchement restaurée par la municipalité, où reposent les corps de 12 soldats morts « aux ambulances »(3) de cette même commune, la seconde sur la sépulture de Jules Raoul de Pétigny tombé sur le champ de bataille, au combat des Aydes à Orléans, il y a tout juste 150 ans, le 11 octobre 1870 et enterré auprès de sa famille. Deux vibrants hommages leur ont été rendus. Après les dépôts de gerbes sur chaque stèle, les 26 porte-drapeaux des associations patriotiques présents se sont inclinés sur chacune d’elle au son de la sonnerie « Aux morts » suivie de la minute de silence et de l’interprétation de l’Hymne national par La Lyre de Cheverny Cour-Cheverny.
L’assistance s’est ensuite réunie à la mairie où le général Jean-Marie Beyer a évoqué « cette guerre de 1870 oubliée de notre histoire… La remémorer c’est lui redonner sa place […] 1870/1871 – 2020/2021, 150 ans ! 3 guerres en 75 ans et 75 ans de paix… La remettre en lumière sert à rappeler combien l’Europe est nécessaire ». Puis, il remit La médaille du Souvenir Français à François Croissandeau, maire de Cour-Cheverny en remerciement des travaux effectués sur la tombe 1870 et pour l’accueil de l’exposition dans la mairie, ainsi qu’à une Courchoise (qui souhaite rester anonyme) en remerciement de l’imposant travail de recherches effectué. 

Une guerre oubliée 1870 -1871 - Cour-Cheverny
Une exposition très documentée
Suivit ensuite le vernissage de l’exposition « Sur les traces de conflit dans les cantons de Bracieux et de Contres » qui a retracé l’historique des événements dans notre région et présenté les monuments mémoriels de notre territoire. L’exposition a ensuite été ouverte au public pendant une semaine et a beaucoup intéressé les visiteurs. 
Elle comportait deux parties distinctes : 
- celle du Souvenir Français, intitulée « 1870 -1871 : une guerre oubliée » composée de dix panneaux très documentés, retraçant les grandes étapes de cet effroyable conflit ; 
- la seconde présentait l’important travail de recherche mené par quelques bénévoles pour évoquer différents aspects de la guerre près de chez nous. Les traces du conflit étaient répertoriées et commentées pour chaque commune des cantons de Bracieux et Contres. Les soldats « Morts pour La Patrie » étaient référencés individuellement. Chaque fiche comportait tous les renseignements recueillis sur leur état civil, leur régiment, leur lieu de décès. Deux classements distincts avaient été imaginés : ceux morts sur notre territoire, puis ceux de nos communes partis donner leur vie en d’autres régions. 
Les éléments de cette exposition concernant nos deux communes seront présentés dans un prochain numéro de notre revue. 

Y. B. et P. L. 

(1) Le Souvenir Français est le gardien de la mémoire de ceux et celles qui sont morts pour La France ou qui l’ont servie par de belles actions ; il est né au lendemain du conflit franco-prussien de 1870 – 1871. 
(2) La tombe 1870 est située dans la partie ancienne du cimetière, au fond à droite. Celle de Jules Raoul de Pétigny lui fait presque face. 
(3) Un soldat « Mort à l’ambulance », est mort des suites de ses blessures. Dans cette expression « ambulance » désigne une formation sanitaire (médecins, infirmiers, brancardiers) ; elle était, le plus souvent, située à proximité des lieux de combats, généralement dans des villages, des fermes, des églises, des châteaux, mais elle pouvait aussi être installée chez des particuliers. Mobile, elle suivait autant que possible les divisions auxquelles elle était affectée.  

La Grenouille n°49 - novembre 2020

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