Le
patrimoine de nos villages est également constitué de ses commerces et notamment
de ses cafés… La
Grenouille a déjà
évoqué quelques-uns de ces établissements, et a reçu récemment de quoi compléter
cette série…
Sylvain
Breton, natif de Cour-Cheverny, nous a évoqué le café de ses grands-parents,
André Jules Ulysse Bailly né en 1904 et Louise Lucie (née Morin, en 1906) son
épouse, qui ont tenu pendant de nombreuses années le « Café de la Gare », situé
à l’angle de la rue Barberet et de la rue Leroy à Cour-Cheverny.
Sylvain
Breton : « Mes
grands-parents ont loué ce café en 1934 ou 1935 à madame Renée Houry. Mon
grand-père ayant pratiqué d’autres métiers (notamment tonnelier chez Marionnet,
fontainier, homme à tout faire au garage Girault), son épouse a tenu seule le café
pendant de nombreuses années. Elle faisait également la cuisine pour ses
clients, jusqu’au décès de son mari en 1963. Pour compléter ses revenus, elle
travaillait parfois pour la Poste de Cour-Cheverny en distribuant les
télégrammes en même temps qu'elle gérait son établissement.
J’ai connu le café
dans mon enfance (années 60), notamment à la sortie de l’école, en attendant
que ma mère Maryse revienne de son travail à l’accueil de la mairie de Cour- Cheverny,
poste qu’elle a occupé plus de trente ans, de 1961 à 1995.
La propriétaire des
lieux, madame Houry, n’a pas eu une fin de vie facile, elle vivait tristement dans
une pièce très noire, à l’emplacement actuel du garage. Elle était toujours habillée
en noir et les cheveux non coiffés. À sa mort en 1968, ma grand-mère avec
l’aide de mon oncle Alin (1) rachète la maison.
Le café était très petit ;
il comportait un comptoir en bois et quelques tables, où je voyais souvent
s’installer des joueurs de belote et de 4-21…
Les clients étaient des habitués.
Je me rappelle d’un monsieur qui s’installait à une table, toujours la même. Il
venait à vélo de la clinique de la Borde. Tous ses objets étaient tenus avec
des ficelles sur son vélo. Nous l’appelions "l’écrivain" car il
passait son temps à remplir des pages d’écriture. Il donnait à ma grand-mère
ses manuscrits qu’elle devait déposer à la Poste…, sans adresse sur les enveloppes…
Le café a fermé à la fin des années 70, ma grand-mère avait plus de 70 ans. Sa
licence IV a été vendue à l’antiquaire installé sur la route de Blois qui avait
ouvert un cabaret ».
P. L.
Le prochain numéro de La Grenouille vous invitera à une tournée générale des cafés de Cour-Cheverny de l’époque...
(1) Alin est un prénom rare, dérivé de Alain.
La Grenouille n°62 - Janvier 2024
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