De la mairie de Cour-Cheverny aux Trudelles (1), en passant par l’Angleterre
Il s’agit principalement de la famille Cazin,
du moins une branche, car la généalogie Cazin est si vaste qu’on peut
facilement s’y perdre…, mais aussi des familles Michel et Destouches…
La grand-mère d’Emma, Marjorie Mary English
(1907-2001) était mariée à Léon Jean Sparshott (1906-1978), lui-même fils
d’Ernest Edward Sparshott (1870-1945) et de Justine Félicie Emma Michel
(1863-1946). Celle-ci, née à Montbozon en Haute Saône, était venue en
Angleterre comme professeur de français en 1891 ou avant, et y avait rencontré
son futur époux, qu’elle épousa en 1898.
D’autres liens entre les
familles Cazin, Michel et Destouches
Seules les familles concernées pourront s’y
retrouver, mais quelques détails ci-dessous permettront à certains de trouver
quelques repères…
Les arbres généalogiques de ces familles se
relient et se croisent de plusieurs façons… « L’oncle Léon » est le fils de
Louis Janvier Cazin (1824-1899), dont le frère, Michel Pierre, est
l’arrière-arrière-grand-père de François, Bernadette et Pascal Cazin, bien
connus à Cheverny et cousins de Philippe et Olivier Cril dont le père André a
également été évoqué dans nos écrits…(2).
La soeur de Léon Cazin, Marie Aline Louise,
épouse en 1871 Jean Gustave Alexandre Destouches. Leur fils, Louis Henri épousera
Marguerite Michel (autre soeur de Charles Léon) en 1906. Leur fils, Jean-Louis
Destouches (1909-1980), mènera un grande carrière de physicien, notamment
auprès de Louis de Broglie, et aura une influence importante dans la carrière
de Michel Cazin (2).
Léon Cazin, pharmacien
On retrouve une partie du parcours de Léon
Cazin sur le site internet des Laboratoires pharmaceutiques CDM Lavoisier (3) : « Léon Cazin est né à Blois le 27 mai
1857. Il obtient en 1882 son diplôme de pharmacien [Pharmacien de première
classe de l’Internat des Hôpitaux de Paris] et entre dès 1894 dans la société
Chaix et Rémy. Il y occupe un poste clé, étant notamment en charge du
déploiement de l’activité à l’étranger. Dans les années 1910, il monte en grade
et devient pharmacien en chef des laboratoires, dont il finit par reprendre
l’activité en 1919 pour former Cazin et Compagnie. Il décide de s’associer
avec Henri Hugon, alors jeune pharmacien fraîchement diplômé. En quelques
années, tous deux parviennent à développer la gamme des produits des
Laboratoires. Après le décès de son associé dans le courant des années 1930,
Léon Cazin cède peu à peu ses droits dans la société qui a entre-temps pris le
nom de Laboratoires Chaix, Hugon et Cazin ». Le dirigeant actuel, Philippe
Truelle est l’arrière-petit-fils d’Henri Hugon.
Léon Cazin, maire de
Cour-Cheverny de 1908 à 1919 et conseiller d’arrondissement
Suite aux élections municipales des 3 et 10
mai 1908, le conseil municipal (composé à l’époque de 16 membres) élit Léon
Cazin au poste de maire. Le village compte à cette époque 664 électeurs
inscrits (2 220 aujourd’hui). Léon Cazin sera ensuite réélu en 1912 : le mandat
de maire était alors de 4 ans (il passera à 6 ans en 1929). Du fait de l’état
de guerre que subit la France, les élections prévues en 1916 n’auront pas lieu ; les mandats de maires sont prolongés
jusqu’en 1919, date à laquelle le mandat de Léon Cazin prendra fin après 11 ans
d’exercice, et c’est Gustave Brinon qui lui succédera.
Nous n’avons pas trouvé la trace d’événements
significatifs dans les comptes-rendus des conseils municipaux de cette époque,
et curieusement, la guerre n’y est pratiquement jamais évoquée… Notons
cependant, qu’au cours de l’année 1919, sur proposition du Maire, le Conseil
décide à l’unanimité d’envoyer à Monsieur Clémenceau, Président du Conseil,
l’adresse suivante : « Le Conseil municipal de Cour-Cheverny adresse à
Monsieur Clémenceau, Président du Conseil, l’hommage de son admiration et de sa
reconnaissance pour son dévouement à la Patrie et l’énergie avec laquelle il a
assuré la victoire de la France. Il envoie également les témoignages de son
administration aux armées victorieuses de la République et à celles des alliés
».
Léon Cazin est également élu conseiller d’arrondissement
le 18 septembre 1910, représentant le canton de Contres, arrondissement de
Blois (4), en l’emportant dans 11 des
17 communes du canton. Léon Cazin devait avoir une vie bien remplie, compte
tenu de ses activités professionnelles importantes à Paris, de ses deux mandats
d’élus et de ses nombreuses activités personnelles…
Propriétaire aux Trudelles
En 1977, dans une lettre à sa fille Nadine
qui s’apprête à venir en France visiter notre région, Léon Jean Sparshott
évoque ses souvenirs de jeunesse des années 1910-1920 : « La maison où j’ai
passé la plupart de mes vacances en France s’appelait "Les
Trudelles", à Cour- Cheverny. C’était une grande maison entièrement
isolée en pleine campagne. C’était à environ deux ou trois miles (pour autant
que je m’en souvienne…) de la petite ville de Cour- Cheverny…/… ».
Léon Cazin avait hérité du domaine des
Trudelles à la mort de son père en 1899, qui lui-même l’avait acquis aux
environs de 1870, ainsi que plusieurs terres auprès de différents
propriétaires, puis des bâtiments auprès de M. Vallières, propriétaire vigneron.
Le domaine ne comportait alors qu’une petite maison d’habitation et des
dépendances où étaient élevés quelques animaux. Léon Cazin fait démolir
l’habitation pour construire une nouvelle maison aux environs de 1902, qui
comporte 20 ouvertures comme l’indiquent les registres du cadastre consultés
aux Archives départementales du Loir-et-Cher. Il continue ensuite à agrandir
son domaine en rachetant différentes terres alentour.
P. L.
(1) Pour en savoir plus sur
l’origine du nom de ce lieu, voir « Les grandes heures de Cheverny et
Cour-Cheverny en Loir-et-Cher… et nos petites histoires » - Éditions Oxygène
Cheverny 2018 – page 293 : « Les toponymes ».
(2) Voir « Cheverny et
Cour-Cheverny en Loir-et-Cher… À la poursuite de notre histoire » - Éditions
Oxygène Cheverny 2022 - page 203 « Michel Cazin – Un enfant du pays au service
de la science » – page 164 « André Gabriel Cril, un commerçant dont on se souvient
».
(3) La société, devenue
aujourd’hui « Les Laboratoires CDM Lavoisier » a son siège social à Paris ; son
site de production s’installe à Blois en 1964 et est transféré en 1990 à La
Chaussée Saint-Victor. www.lavoisier.com/fr/dirigeants
(4) À cette époque le conseil
d’arrondissement était formé par des conseillers élus sur les territoires des
cantons, élus pour 6 ans. Leurs attributions étaient réduites et ils
intervenaient surtout dans la répartition des contributions directes. Les
conseils d’arrondissement ont été suspendus par l’acte dit loi du 12 octobre
1940 et n’ont jamais été réactivés.
La Grenouille n°64 - Juillet 2024
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