Rétrospective sur les cafés de Cour-Cheverny

Dans le précédent numéro de La Grenouille, nous avions évoqué le Café de la Gare à Cour-Cheverny, ouvert de 1935 à 1970 environ, et vous avions promis une prochaine tournée des autres établissements de la commune… Nous y voici ! En route pour ce parcours en douze étapes (dont trois dans ce numéro). Certains de ces établissements ont aujourd’hui disparu, et d’autres sont toujours en activité, en ayant changé de nom pour certains...

Rétrospective sur les cafés de Cour-Cheverny
Le Café du Commerce
Voisin du Café de la Gare, à l’autre angle de la rue Barberet et de la rue Leroy, était installé le Café du Commerce. Plus ancien que le Café de la Gare, on le retrouve sur une carte postale datée de 1905… Jean-Yves Augé, taxidermiste à la retraite (1), nous indique que ce café a été créé par son arrière- grand-père puis tenu par son grand-père Gabriel. L’établissement comprenait également une épicerie, avec un accès par deux portes différentes, que l’on distingue sur la carte postale, et encore visibles aujourd’hui sur la façade de la maison. Cet établissement a été fermé avant la Seconde guerre mondiale.

(1) Voir « Les grandes heures de Cheverny et Cour-Cheverny en Loir-et-Cher… et nos petites histoires » - Éditions Oxygène Cheverny 2018 – page 195 : « Le taxidermiste ».

Le Café de la place de la Gare
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Un autre café se situait boulevard Carnot, à l’angle de la place de la gare, avec sa terrasse et les jeux de boules tout proches : le Café de la place de La Gare. Il a été ouvert par Charles et Madeleine Croiset en 1932, comme nous l’a indiqué leur fille Mauricette âgée aujourd’hui de 85 ans et habitant Montluçon.
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« C’est M. Marionnet, courtier en vins, chez qui travaillait mon père, qui a fait construire la maison pour en faire un café. C’est là que se sont installés mes parents et le récépissé de déclaration du « Café restaurant situé à Cour- Cheverny, Place de la Gare » qui date de 1932 est au nom de mon père, qui a ensuite créé une entreprise de transport. Il est décédé en 1951 et c’est ma mère qui a tenu seule le café jusqu’au début des années 70. Elle s’est remariée en 1958 avec M. Houry, qui possédait un petit magasin de ferblanterie (pièces de quincaillerie, bouteilles de gaz, etc.) rue Barberet. J’ai toujours connu Maman dans ce petit café, avec un joli comptoir et son dessus en zinc et un emplacement pour faire du froid avec des blocs de glace. Mais Maman utilisait plutôt le puits pour mettre au frais les bouteilles et le beurre qu’elle y descendait dans un seau ; elle allait aussi tirer le vin à la cave. Elle servait beaucoup de repas, notamment pour les voyageurs de la gare. Tous les ans à Pâques avait lieu la fête place de la gare avec son bal parquet et le « Mur de la mort » dont le spectacle des motos qui roulaient sur les murs m’impressionnait beaucoup. Je me souviens également de M. Martin, le chef de gare, et de sa famille que j’appréciais beaucoup, et de l’instituteur des garçons, Lucien Simon, qui me ramenait à l’école sur le cadre de son vélo à 13 h13… ». Un ancien du village se souvient aussi que dans les années 50, il admirait les chevaux regroupés place de la gare, lors de la visite annuelle du vétérinaire, pendant que les propriétaires attendaient au café…
Rétrospective sur les cafés de Cour-Cheverny

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Le Café de la Mairie
Nous n’avons pas d’informations concernant cet établissement situé autrefois à l’angle de la rue Gambetta (auparavant rue Neuve ou rue de l’Église) et de la rue Martinet.… À cet emplacement se sont installés ensuite les commerces de réparation de vélos et cyclomoteurs de la famille Buron en 1949, de Gérard Travers en 1975, puis celui de Jacques Gosnet en 1989 (2)

(2) Voir « Cheverny et Cour-Cheverny en Loir-et-Cher… À la poursuite de notre histoire » - Éditions Oxygène Cheverny 2022 - page 177 « La famille Buron ».

Le Café de Paris, rue Nationale à Cour-Cheverny 
Témoignage de Patrice Duceau
Avant la dernière guerre, le Café de Paris appartenait à Clovis Leloup, père de René Leloup, mon beau-père, qui y exerçait le métier de cafetier-coiffeur. Ma belle-mère, Denise Leloup, durant la captivité de son mari René, a tenu le café pendant l’occupation allemande.

Rétrospective sur les cafés de Cour-Cheverny
Après la guerre, le Café de Paris était un des lieux de réjouissances du week-end, en particulier pour ses bals du dimanche. Les amateurs de danse arrivaient parfois de plusieurs dizaines de kilomètres pour passer leur dimanche à Cour-Cheverny. Mes beaux-parents étaient très appréciés pour organiser ces moments de détente après les années de privations.
Mes premiers souvenirs du Café de Paris datent du début des années 1960. Des projections de films de cinéma occupaient la grande salle derrière le café avant qu’elle devienne salle de billard. À l’angle de cette salle se trouvaient deux flippers et plus tard, au milieu de la salle, un baby-foot. Une cafetière était posée au bout du comptoir, sous la rampe d’escalier, à la disposition des clients.
Pour accéder aux toilettes, au fond du jardin, il fallait traverser la première salle, puis la seconde, puis tout le jardin.
Le lieu privilégié de notre adolescence
C’était l’époque des « yéyés », de Johnny Hallyday, des Beatles, des Rolling Stones... celle des premières rencontres avec les copines du coin et des concours de babyfoot avec mon ami Jean-Mary Grateau. Les perdants payaient les consommations. Jean-Mary et moi étions plutôt bons à cet exercice et il nous arrivait de passer tout une après-midi sans jamais payer ! Notre réputation « d’imbattables » au baby-foot faisait des envieux et les équipes d’autres villages venaient nous affronter. Le patron se réjouissait de cette fréquentation qui consommait.
Au baby-foot, je jouais à l’avant et Jean- Mary à l’arrière. Nous étions très complémentaires. Nous avalions une menthe à l’eau après chaque victoire. C’était le temps de l’insousciance...
Il m’arrivait parfois de regarder, avec mon ami Jean-Claude Aubry, le mari de Marie- Jocelyne, notre coiffeuse, les matchs du Tournoi des Cinq Nations de l’époque dans la cuisine avec le patron M. Delaveau.

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Le Café de Paris est tenu depuis 2003 par Patrick Biour. La salle de café et son comptoir ont belle allure, avec de jolies boiseries anciennes et de nombreuses publicités d’époque. On peut également y voir le tableau d’affichage du club de foot qui y avait là son siège dans les années 70, et l’indication « Billard français et anglais » au-dessus de la double porte qui donnait accès à la salle de bal et cinéma qui sert aujourd’hui de réserve.

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P. L.

La Grenouille n°63 - Avril 2024

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