Qu’est-ce qu’un jeton sous
l’ancien régime ?
Un jeton a l’apparence d’une
monnaie mais n’est pas un moyen de paiement. Il servait à compter au Moyen-âge
puis, peu à peu, les jetons servirent de marque de présence ou de contrôle
(jeton de la chambre des comptes du roi). Les villes frappèrent des jetons
municipaux. Blois en frappa du règne de Henri II jusqu’à celui de Louis XIII.
Il devint de bon ton, dans les familles notables, de faire graver des jetons
avec les armes de sa famille et les titres du chef de famille. C’est le cas de
celui de Dufort de Cheverny.
Jean Nicolas Dufort frappa
un jeton l’année où il acheta le château de Cheverny en 1764
Le château se trouve alors en
mauvais état. Jean Nicolas Dufort entreprend de grands travaux de rénovation en
1765 et donne au château son apparence actuelle. Il obtient du roi Louis XV le
privilège d’être appelé « comte Dufort de Cheverny ». À la Révolution de 1789, il est considéré comme
suspect, vu son passé de proche du roi. Il est arrêté en mai 1794 et jeté en
prison à Blois où il rédige ses mémoires. À la fin de la Terreur
révolutionnaire, il est libéré mais ruiné. Il s’installe à Blois, rue du Foix,
dans une maison en location où il continue de rédiger ses mémoires. Il meurt en
1802, dans le chagrin, après avoir perdu son fils.
Il existe également
plusieurs jetons de la famille Hurault
- Jacques Hurault, trésorier de
France sous Louis XII, frappa quatre jetons qui montrent l’évolution de sa
carrière.
- Son fils Raoul Hurault frappa, lui, deux jetons.– Quant à son petit-fils, Philippe Hurault, on connaît un jeton mentionnant ses titres de vicomte de Cheverny et de chancelier de France depuis 1583.
JETON DE PHILIPPE HURAULT.
AVERS : PHILIP HVRAVLT VICONTE DE CHEVERNY CHANC DE FRAN - Ses
armes.
REVERS : +CERTAT.MAIORIBVS.ASTRIS (Il se bat pour les étoiles).
Laiton. Poids : 4,46
g. Diamètre : 27 mm.
Tous ces jetons portent les armes
des Hurault : « D’or à la croix d ‘azur, cantonnée de quatre soleils de gueules
».
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MÉDAILLE DE PHILIPPE HURAULT. Frappe de La Monnaie de Paris (bronze). |
(1) Bibliographie : Docteur Pierre Corre, Corpus de jetons armoriés de personnages français, Ed. Léopard d’or, 1986. Maurice Vallas, Catalogues SSLLC de Blois, N° 38 et 53. Jean-Marie Thiebaud, « Le petit dictionnaire des termes du Blason », Ed. Marque-Maillard.
(2) Explication du revers : Introducteur des
ambassadeurs : correspond actuellement au directeur de protocole du ministère
des affaires étrangères, c’est celui qui accueille les dignitaires étrangers et
accompagne le président de la République à l’étranger.
(3) Coupeau : sommet d’une colline.
(4) L’expression « de carnation » qualifie une
partie du corps humain lorsqu’elle est représentée au naturel.
(5) Ref : Feu, 8227 ; Corre. François Trotereau, numismate à Couddes - La Grenouille n°44 - Juillet 2019
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