René Mollinger relate l’historique :
«Témoin des heures de la vie familiale, elle
a, du haut de son campanile, rythmé le cours de la vie de la grande famille
paroissiale ; il m’a paru juste de ne pas laisser dans l’oubli ce centenaire, et
d’évoquer les heures mémorables dont elle fut témoin durant ces cent années.
L’horloge naquit le
22 avril 1851
Ce jour-là, l’abbé Jean-Louis Picault, curé
de la paroisse, faisait part à Jean Touchain, maire de Cour-Cheverny et à son
conseil municipal, de ce qu’un mécène anonyme offrait à notre église une
horloge dont le cadran devait être placé au dessus du grand portail, dans cette
partie de l’église qui date du XIIe siècle. Il consacra à ce
don une somme de 1 000 Francs, plus 200 Francs pour les frais d’installation. Le
don fut accepté.
L’horloger Wagner fabriqua cette horloge. Il
vint à Cour-Cheverny pour examiner l’emplacement et dresser les plans de l’installation.
Suivant le vœu du Conseil de fabrique (1), et pour faire honneur au cadran, on restaure le campanile qui
date du XIIe siècle et on le surmonte d’une grosse boule.
On restaure le pignon de la façade et on place une croix de pierre au sommet.
Les frais d’installation de l’horloge et de
sa sonnerie s’élevèrent à 370 Francs.
L’Horloge fut bénie
solennellement le 23 novembre 1851, en la fête de Saint-Aignan, patron de la
paroisse, en même temps que le pont dit de la Gendarmerie (2), fruit d’une souscription locale.
Puisque tous les habitants assistaient à cette cérémonie, à l’issue
de la grand’messe, le clergé, précédé des confréries de la paroisse avec leurs
bannières, suivi des autorités locales et de toute la population, se rendit en
cortège bénir le pont. Au retour, il bénit l’horloge. Dans son allocution, il
annonça que le généreux donateur était Jean-François de Salles Dargnies (3). Notre horloge est une belle pièce aux dimensions respectables,
comme il était de mode à cette époque, longue de 96 cm, large de 46 cm, son
balancier mesure un mètre et bat la seconde, son oscillation a une longueur
totale de 16 cm, la hauteur de chute de ses poids est de 10,30 m. Elle possède
une réserve de marche de 6 jours. Sa sonnerie se fait sur la grosse cloche par
une longue transmission allant du campanile au clocher.
Nous terminons ce texte par le souhait émis par
l’abbé Picault lors de son discours inaugural de l’horloge : “Que cette horloge
ne marque jamais que des heures de paix, de tranquillité et de bonheur pour
toute la commune et pour s es habitants” ».
De nos jours, une maintenance annuelle est assurée par les
Établissements Gougeon de Villedomer (Indre et Loire), créés en 1988 : artisan
campaniste spécialiste de la protection contre la foudre, des cloches et des
cadrans d’horloges pour les églises, les mairies et monuments historiques. Le
contrat assure une révision complète : l’entretien de l’appareil de mise en
volée, de l’appareil de tintement, du cadran et de l’horloge extérieure.
F. B.
Sources : - René Mollinger : horloger, bijoutier,
photographe, installé à Cour-Cheverny, à l’emplacement de l’actuelle pharmacie.
- Registres des délibérations du Conseil municipal de Cour-Cheverny.
(1) Conseil de fabrique : voir « Les grandes heures de Cheverny et
Cour-Cheverny en Loir-et-Cher », Édition « Oxygène Cheverny » - 2018 - page
162.
(2) Actuellement le pont de la rue Félix Faure.
(3) Monsieur Dargnies Saint-Marie a été conseiller municipal de 1843
à 1852. Il possédait à Cour-Cheverny la propriété « Le Pommier de Pin ».
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