Les "Dragons de Vibraye" au château de Cheverny


Les "Dragons de Vibraye" au château de Cheverny

Depuis le mois de février et jusqu’au 1er juillet, la salle d’Armes du château de Cheverny accueille une nouvelle exposition « Les dragons de Cheverny ». Les visiteurs sont invités à effectuer un voyage dans le passé et dans l’histoire de la famille des Hurault de Vibraye, propriétaire du domaine de Cheverny.
Cette exposition permet de découvrir une fidèle reconstitution des uniformes des dragons de Vibraye, tout de rouge vêtus. Elle est le témoignage du long passé militaire de la famille. 

Paul Maximilien Hurault de Vibraye
Les "Dragons de Vibraye" au château de Cheverny
Paul Maximilien Hurault de Vibraye
C’est le troisième marquis du nom (1701- 1771) : seigneur de la Roches-des-Aubiers, de la Faloise et des Filletières, colonel de dragons puis lieutenant général des armées du roi, il est également gouverneur de la Basse- Alsace et de Belle-Isle-en-Mer (en 1763). Le 18 juillet 1729, il épouse Anne Renée Frémont d’Auneuil, fille du marquis de Rosay Charleval avec laquelle il a trois enfants dont l’aîné intégrera des régiments de dragons (1).

Les dragons de Vibraye
C’est le 10 mars 1734 que Paul Maximilien Hurault, marquis de Vibraye, devient colonel propriétaire du régiment qui porte alors le nom de la famille : les dragons de Vibraye dont il entretient les chevaux et les cavaliers, ce jusqu’en 1745.
C’est alors un important privilège pour une famille que de voir son nom associé à un régiment de soldats servant le roi (Louis XV).
Les "Dragons de Vibraye" au château de ChevernyLes Hurault de Vibraye se distinguent lors de la bataille de San Pietro contre les Autrichiens. Pendant dix années, le régiment sert le roi pendant les guerres de succession de Pologne et d’Autriche au cours desquelles il se couvre de gloire (2). À noter que le fils aîné de Paul-Maximilien, le comte Louis Hurault, né en 1733, fut cornette (3) au régiment de dragons de son père et capitaine de dragons au régiment de Languedoc.
Initialement, les dragons étaient indépendants de l’armée régulière du roi, comme des milices ou légions de volontaires mêlant infanterie et cavalerie. Ils étaient levés à l’initiative privée de leurs colonels-propriétaires. Ces régiments s’appelaient, comme il était d’usage alors, du nom de leurs colonels successifs. À l’origine, le régiment « Dragons de Vibraye » a été créé en 1674 sous le nom de régiment de « Saint- Sandoux dragons » (Antoine de Ribière de Saint-Sandoux était major général de l’infanterie en 1672). C’est l’un des 14 anciens régiments de dragons de Louis XIV. Leur nom de « dragon » vient du fait que l’infanterie utilisait des mousquets et les soldats du régiment entier surgissaient alors comme des « dragons cracheurs le feu ».
En 1788, le régiment appartient au duc d’Angoulême, neveu de Louis XVI. D’où le nom « d’Angoulême Dragons » que le régiment porte jusqu’en 1791, date à laquelle il sera affecté du numéro 11 (Révolution oblige) qu’il portera par la suite jusqu’à sa dissolution définitive en 1940.
Les "Dragons de Vibraye" au château de Cheverny

Le 11e dragons jusqu’au début de la seconde guerre mondiale
En 1919, le régiment vient tenir garnison à Colmar, en Alsace, où il demeure jusqu’en 1925. Les mesures de compression de l’Armée entraînent alors sa première dissolution.
Un escadron du 11ème chasseurs, en garnison à Vesoul, demeurera jusqu’au 5 septembre 1939, l’unité de tradition du 11ème régiment de dragons. Reconstitué en 1925, en garnison à Belfort puis, une deuxième fois dissous en 1928.
Reformé fin 1939 à Saint-Germain-en-Laye, il fait partie de la 2e brigade de dragons portés. Il est constitué d’un escadron mixte d’AMR (chars Renault) plus motos, de trois escadrons de fusiliers voltigeurs et d’un escadron de mitrailleuses légères. Il est affecté à la 3ème division légère mécanisée (D.L.M.).

F. P.

(1) Jean-Pierre de Longueau dans « La Maison Hurault de Vibraye » - Les livrets généalogiques (1ère édition 2018 ).
(2) Wikipédia.
(3) Cornette : officier qui porte le drapeau -ou guidon- du régiment pendant la bataille.

La Grenouille n°47 - Juin 2020

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