Laissons la parole à Jean-Pierre Jollivet
« Il est fort
possible que des ancêtres de notre amie La Grenouille ou de ses cousins les
crapauds aient fini dans les marmites de très anciens guérisseurs
courcho-chevernois… Y ayant exercé la médecine durant 40 ans, mon témoignage se
limitera cependant ici à rapporter ce que j’aurai pu voir ou entendre
concernant l’évolution des pratiques des médecins locaux durant deux
générations ainsi que l’ambiance dans laquelle elles ont pu s’exercer. La
période concernée court ainsi de la dernière guerre à l’arrivée de la pandémie
de covid…».
En quête d’un
premier poste
Deux jours plus
tard, je rencontrais le docteur Georges Benoistel et son épouse dans leur jolie
maison de la rue Gilette. Comme bien souvent à l’époque, il travaillait seul et
son domicile était aussi son cabinet professionnel. Il avait utilisé un petit
bâtiment tout proche de son logement qui lui permettait de rejoindre son
cabinet de consultation en charentaises même par temps de pluie… Tout bien sûr
était installé dans son jardin et les clients traversaient la pelouse et les
fleurs que "Mimi" entretenait avec soin ainsi que le potager dont
s’occupait un jardinier. Aux beaux jours, la porte de la salle d’attente
donnait directement sur les pieds de tomates et d’oseille et chacun pouvait
apprécier le bon ordonnancement des lignes de légumes. Mais lui prenait un
malin plaisir à confondre tulipes et glaïeuls, préférant le bricolage dans son
atelier et les activités sportives, ping-pong en compétition, tennis lorsque je
l’ai connu, ski nautique sur un étang des environs plus tôt dans sa vie ».
Découverte de la
pratique médicale sur le terrain
« Bien sûr, le
cabinet que je découvrais était le reflet de la médecine pratiquée à Cour-
Cheverny les quatre décennies précédentes et de l’esprit dans lequel elle
l’avait été. La pièce la plus surprenante était la salle de radiographie, aux
portes totalement doublées de plaques de plomb, avec ses tabliers de plomb, un
petit refuge pour l’opérateur et une source sans grande protection. Je l’ai vu
faire ses ultimes clichés avec ce matériel obsolète et développer ses clichés
dans la petite chambre noire attenante, avec les bacs de réactifs, le minuteur,
la lumière bleue… Et si, je crois, il n’y avait pas de fracture ce jour-là, il
en avait plâtré bien d’autres dans la salle de soins attenante. Une salle
certes vétuste lorsque je la découvre, mais qui avait été le théâtre de tant de
gestes réservés à la pratique hospitalière pour un médecin de ma génération,
qu’elle ne pouvait induire qu’une forme de respect. Cour-Cheverny n’est pas
éloigné de Blois et de son hôpital mais la période de son installation était
compliquée. Quand se déplacer n’était pas possible pour certains, quand le
bombardement du pont de Blois avait rendu l’hôpital inaccessible, quand la
guerre était là, il avait bien fallu gérer sur place des situations difficiles.
Et s’il m’avait décrit les visites lointaines en moto par tous temps, pas un
mot sur ces ravitaillements clandestins de réfugiés cachés dans un château de
Huisseau… Le plus stupéfiant qu’il m’ait raconté est cette anesthésie générale,
je ne sais plus pour quelle pathologie, qu’il avait pratiquée, seul avec son
épouse, un dimanche matin. À l’aide d’instruments de réanimation qu’il avait
bricolés lui-même avec des matériaux de récupération, comme ce respirateur
qu’il me montrait. Incroyable…
La salle de
consultation elle-même était simple et agréable, un solide bureau de bois, une
petite bibliothèque, une table et un divan d’examen neuf. Le bâtiment se
terminait sur la salle d’attente qui jouait son petit rôle social, lieu de
retrouvailles et de discussions parfois longues et animées car l’unique
pratique était la plage horaire dédiée aux consultations, sans système de
rendez-vous. Lorsque nous avons décidé de nous associer, cette pièce est
devenue mon bureau tandis que la salle d’attente était transférée dans la
dernière pièce du bâtiment, libérée des oignons et des noix qui y séchaient et
rajeunie par un bon coup de peinture ».
« Le souhait du
docteur Benoistel de s’associer était motivé par sa volonté d’alléger son
activité tout en la poursuivant encore quelques années. Car les temps
changeaient. Avec son confrère le docteur Jean Grateau, ils avaient chacun dans
leur cabinet courchois mené une activité intense mais bien différente de celle
qui s’annonçait. Certes la population augmentait mais surtout,
progressivement, les niveaux de vie s’améliorant, les mentalités évoluant et
les largesses de la Sécurité sociale aidant, la demande de soins augmentait et
allait aboutir à ces rythmes de travail diaboliques qu’allait devoir gérer la
génération suivante.
La pratique
quotidienne du médecin généraliste s’appuyait à cette époque, certes sur les
consultations au cabinet, mais aussi, beaucoup, sur les « visites » réalisées
au domicile des patients. Pour les obtenir dans la journée, il convenait
d’appeler assez tôt le matin car passé neuf heures, le médecin était parti et
c’est l’épouse ou une employée qui répondait aux appels. En cas d’urgence, elle
avait la liste, et l’ordre dans lequel les personnes étaient visitées dans la
matinée et tentait de faire passer l’info… Dans cette période chacun n’était
pas équipé d’un téléphone et les déplacements étaient moins aisés. Bien des
médecins avaient mis en place un système de « boîte aux lettres ». Il
s’agissait d’un correspondant dans un hameau, souvent un café, où ils
passaient de façon hebdomadaire. Ce laps de temps permettait aux habitants
alentour d’y laisser le message lui demandant de se rendre chez eux lors de son
prochain passage ».
On s’adapte aux
besoins de la population
Si le nombre
"raisonnable" de patients vus quotidiennement en médecine générale de
campagne dans cette période permettait aux médecins de s’adonner à des activités
annexes, ils étaient aussi soumis à des contraintes que n’allaient pas
connaître leurs successeurs. Le faible nombre de médecins en secteur rural leur
imposait de se déplacer parfois fort loin, jusqu’à Romorantin m’avait confié
Georges Benoistel. Et puis surtout, il y avait les accouchements. Il est
aujourd’hui peu concevable d’organiser un accouchementhors d’un service médical
spécialisé et si cela survient, sans une supervision de celui-ci. C’était alors
le plus souvent le cas. Et s’il est un acte sur la durée duquel le médecin ne
peut influer, c’est bien un accouchement. On imagine facilement le nombre
d’heures et de nuits entières passées au chevet de ces femmes, dans des lieux
isolés, avec la crainte fatalement présente que tout ne se passe pas bien… Une
anecdote un peu difficile, qui nous avait marqués mon épouse et moi, parce
qu’elle mettait en lumière la précarité et le dénuement de la période,
concernait cet accouchement où on avait dû préalablement libérer le lit du
corps du membre de la famille décédé quelques heures plus tôt… Tant de situations
dramatiques étaient gérées par l’humanité et la disponibilité totale des
médecins…
Outre le cabinet
du docteur Benoistel, il existait à mon arrivée un second cabinet de médecine
générale dans la commune, celui du docteur Grateau. Cette situation n’était pas
récente puisque le premier avait repris le cabinet du docteur Montagne,
disparu tragiquement à la fin de la guerre, et le second celui du docteur
Branchu. Et il existait également une clinique privée psychiatrique, implantée
au château de La Borde. Créé en 1953 dans des circonstances difficiles par le
docteur Jean Oury, cet établissement aura très vite été, et demeure
aujourd’hui, un haut lieu de la psychothérapie institutionnelle. Il accueille
en hospitalisation plus d’une centaine de patients et aura toujours offert la
possibilité de prise en charge en ambulatoire de pathologies moins lourdes mais
nécessitant un suivi spécialisé ».
Les
professions paramédicales
« Dans le domaine
des professions paramédicales, l’existence d’une pharmacie semble être
ancienne, tenue par M. Bellanger dans la première partie du siècle, puis par
Mme Bense, toujours présente à mon arrivée. L’existence d’un cabinet infirmier
en revanche n’a été effective que dans les années 70, avec Mme Durand et M.
Pierre. Les prélèvements sanguins auparavant étaient effectués par les médecins
pour ceux qui ne pouvaient se déplacer à Blois et il arrivait que les intramusculaires
soient localement prises en charge au niveau d’un hameau par un voisin complaisant.
Enfant du pays, Jean Lesage ouvre pour sa part un premier cabinet de
kinésithérapie en 1975, remplaçant ainsi un kiné blésois qui assurait des
vacations deux fois par semaine, si le nombre de rendez-vous était suffisant…
Côté soins dentaires, si des arrachages de dents étaient parfois réalisés par
les médecins, c’est au tout début des années 80 que le docteur Fauran ouvre un
premier cabinet à Cheverny. On peut aussi évoquer ici l’activité parallèle des
rebouteux et guérisseurs dont une figure marquante aura été le « Père Olivier
», qui officia jusqu’à l’immédiat après-guerre. Concierge au château de
Cheverny, apprécié pour ses compétences à soigner chiens et chevaux, il s’était
également taillé une belle renommée dans ce domaine ».
L’offre hospitalière évolue
« La situation
géographique de nos deux communes imposait Blois comme site privilégié pour
les hospitalisations. Durant les quarante années qui suivent la guerre, les
patients sont hospitalisés dans l’historique et architecturalement remarquable
Hôtel-Dieu du quai de l’Abbé Grégoire, avec sa grande salle commune. Ce n’est
qu’en 1978 que s’ouvre la première tranche de l’actuel hôpital de Blois,
offrant enfin des locaux et des capacités d’organisation plus en rapport avec
la médecine de l’époque. À mon arrivée, l’offre en hospitalisation privée,
essentiellement à visée chirurgicale, se répartit entre trois établissements
disséminés dans la ville, les cliniques Saint Côme/Saint Damien, Florimond
Robertet, et des Lices ».
Notre
association « officielle » se concrétise
« C’est en 1982
que nous avons décidé avec Georges Benoistel de nous associer, suivant en cela
l’évolution du cabinet du docteur Jean Grateau qui travaillait désormais avec
son fils Jean-Mary. Les aînés arrêtèrent leur activité professionnelle après
quelques années de ce fonctionnement bigénérationnel, remplacés par les
docteurs Cottin d’un côté et de l’autre par Claudie Grateau, épouse de
Jean-Mary et première touche de féminisation du paysage médical courchois.
Cette période fut donc le moment de bascule dans l’exercice local de la
médecine générale, passant d’une pratique solitaire au domicile à une pratique
de groupe au sein d’un cabinet médical. Dans un tout premier temps ces cabinets
restèrent au domicile des créateurs puis furent transférés l’un et l’autre dans
des locaux neufs, "aux normes", tous deux en centre-bourg. Dans un
contexte où la demande en soins médicaux augmentait, ces regroupements
offraient deux avantages principaux. Pour la clientèle c’était la certitude de
bénéficier quoi qu’il arrive d’une permanence téléphonique et de soins, et pour
les médecins la possibilité de desserrer quelque peu l’étau de la contrainte
d’une disponibilité absolue.
Chacun conservait
sa propre clientèle et assurait ses urgences durant les nuits de semaine. Pour
les week-ends et jours fériés en revanche, du samedi midi au lundi matin, un
"tour de garde" était organisé dès mon arrivée, qui regroupait les
médecins d’un vaste secteur géographique du sud blésois délimité par les
communes de Saint Gervais, Muides, Dhuizon et Cour-Cheverny. Une soirée
conviviale les réunissait deux fois l’an, où le planning était arrêté, et qui
permettait de créer un lien amical entre les intervenants, bien agréable lors
des relations professionnelles du quotidien. Jusqu’à l’arrivée du téléphone
portable, fin des années 90 je pense, le conjoint était également de garde
durant ces longs week-ends, scotché près du téléphone et suivant "à la
trace" le médecin de visite en visite. Car c’est la visite à l’époque qui
était le seul acte réalisé lors des gardes. Par la suite, la consultation au
cabinet a progressivement été proposée jusqu’à devenir la norme ».
Le début des
années 2000
« Avec le siècle
nouveau, le secteur géographique de garde va être un peu réduit, limitant la
charge et la fatigue induite par ces astreintes qui couraient du samedi midi au
lundi à 8 heures, lorsque les premiers appels de la semaine commençaient… Plus
tard encore, dans les années 2010, l’organisation des gardes a été totalement
revue dans le cadre d’une réglementation nationale qui confie désormais au SAMU
la responsabilité de recevoir les appels téléphoniques, orienter les appels de
médecine générale vers le médecin de garde et intervenir lui-même en cas
d’urgence grave. En permettant une intervention directe de secours spécialisés,
sans attendre que le médecin arrive sur les lieux et appelle lui-même le SAMU,
cette nouvelle approche constituait un progrès important dans la prise en
charge des urgences.
Une anecdote
parmi tant d’autres issue de ces tours de garde "à l’ancienne", réalisés
sans portable niGPS, qui illustre l’ambiance de ces interventions. Je suis
appelé au chevet d’une dame en fin de nuit en campagne. Elle va mal. Je
détaille minutieusement au SAMU le chemin à prendre pour arriver, avec ce petit
embranchement final. Le temps est toujours terriblement long à attendre
auprès d’une urgence vitale et que rien de plus ne peut être fait. Je sors.
Quelques trainées de brouillard flottent à 10 mètres de haut dans l’aube
naissante, reflètent la lumière clignotante du gyrophare qui s’approche et me
permettent de constater que l’embranchement n’a pas été pris. Petite poursuite
sur trois kilomètres mais ils font déjà demi-tour lorsque je les rejoins. Las,
les roues arrières de leur véhicule glissent dans le fossé, déclenchant le seul
juron venu du SAMU que je n’aurai jamais entendu. Les phares éclairent la cime
des arbres. Moment suspendu. Un coup d’accélérateur rageur arrache par miracle
le véhicule du fossé. La dame s’en tirera. Et puis encore cette autre, où je
rentre à quatre heures du matin de Dhuizon, commune la plus lointaine. Je suis
dans ma cour lorsque le téléphone sonne. Retour à Dhuizon, rue d’à côté… ».
Des rapports
confraternels entre médecins
« Un médecin est
toujours susceptible d’être réquisitionné par la gendarmerie. C’était régulièrement
le cas durant ces gardes, notamment pour des prélèvements sanguins pour
recherche d’alcoolémie, les contrôles par machines n’ayant alors pas de valeur
juridique. Ah, les sorties de discothèque du côté de Muides…
Il faut ici dire
un mot sur l’état d’esprit qui régnait dans la profession à mon arrivée,
directement issu des relations personnelles des nombreuses décennies
précédentes. Si l’existence de deux cabinets aurait facilement pu conduire à
des situations excessivement tendues, ce sont des sentiments dominants de
confiance et de respect que j’ai trouvés à mon arrivée, des sentiments
confraternels. Et ceci se retrouvait dans les rapports que nous pouvions avoir
avec l’ensemble des confrères spécialistes, le plus souvent blésois, auxquels
nous adressions nos patients. Et de la même façon lorsque nous avions besoin
d’un conseil pour un cas compliqué, malgré la charge de travail de chacun ».
De profonds
bouleversements
La
polyclinique vient renforcer l’offre d’hospitalisation
« La
diversification pour les résidents de nos communes des possibilités
d’hospitalisation à Blois, en médecine et chirurgie, constitue un autre axe
fort des avancées de la période en matière de prise en charge médicale. Près de
trente ans après l’ouverture du centre hospitalier, officiellement baptisé
"Simone Veil" en 2018, la polyclinique de Blois voit le jour en 2006.
Issu du regroupement des trois cliniques précédemment citées, cet établissement
moderne vient alors renforcer et compléter l’offre de soins locale, tant en
chirurgie que dans bien des domaines médicaux ».
Des choix
politiques et réglementaires qui ont abouti à la situation d’aujourd’hui
« Mais tout
n’aura pas été rose dans cette période. J’arrivais peu après les "trente
glorieuses", et les comptes de l’assurance maladie n’étaient pas bons.
Trop de remboursements de produits à l’efficacité contestable certainement,
trop de professionnels de santé très probablement. La réponse politico-administrative
sur ce dernier point sera cohérente dans ses principes mais excessive dans sa
durée. La mise en oeuvre du "numérus clausus" à la fin de la
première année d’études médicales fait chuter drastiquement le nombre de
médecins qui sortent des facultés. Durant plus de deux décennies, les effets
sur le terrain sont peu visibles car les médecins en place compensent les
déficiences en travaillant plus pour maintenir à niveau la qualité de la médecine
du pays. Mais les départs en retraite non remplacés se multiplient
inexorablement et la notion de "désert médical" fait insidieusement
son apparition. Des départements voisins du nôtre sont frappés de plein fouet
et des pans entiers du Loir-et-Cher sont concernés. Très sensible à cette
évolution programmée, Jean- Mary Grateau, médecin passionné et enfant du pays,
imagine des scenarii tournant autour de la création d’une vaste maison médicale
multi-disciplinaire, puisque telle est la solution mise en avant par les
autorités politiques. Les réflexions à ce sujet sont longues et orientées par
les sensibilités et opinions de chacun. Elles aboutissent à la création en 2015
de la maison de santé de Cheverny tandis qu’un pôle dentaire et médical demeure
à Cour- Cheverny. L’ex-cabinet Benoistel disparaît quant à lui en 2021 avec le
départ à la retraite des docteurs Jollivet puis Cottin.
Malgré ces
difficultés qui touchent l’ensemble des professionnels de santé, cette période
de quarante années verra petit à petit le réseau des structures et
d’intervenants se diversifier. C’est ainsi que l’ancienne maison de retraite «
La Favorite » évolue vers un statut d’établissement médicalisé, un EHPAD
(Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) et voit
progressivement ses locaux se moderniser et s’améliorer. En ville, plusieurs
cabinets, pluridisciplinaires ou pas, voient successivement le jour, concernant
essentiellement des activités de sage-femme, soins infirmiers, orthophonie,
kinésithérapie et ostéopathie ».
Ces quelques
notes auront modestement tenté de balayer à grands traits les évolutions
majeures du paysage médical de nos deux communes durant deux générations de
médecins tout en portant un regard sur celles de l’ensemble des acteurs de
santé. Tout évolue si vite de nos jours. La médecine de demain est en train de
s’écrire dans les laboratoires de recherche et bouleversera à son tour tout ce
que nous avons connu. Ce sera une autre histoire que raconteront les
successeurs de La Grenouille… ».
Merci à Violette
Rousvoal, Jean Lesage et Hervé Benoistel pour leur aide précieuse.
J.-P. J.
La Grenouille n°69 - octobre 2025
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