La coopérative de battage de Cour- Cheverny est née après la
guerre, dans les années 1947-48. Le président de l’époque était André Boucher
qui habitait La Fontenille, sur la route de Romorantin. Le vice-président était
Mary Fouassy qui habitait rue Gilette à Cour-Cheverny.
Les cultivateurs, Robert Bouget, Robert Dronne, Roger Montagne,
Maxime Cazin, René Leloup, Lucien Touchain (le chauffeur), Raymond Beaugrand,
Bernard Givierge, Kléber Hermelin, parmi d’autres, ont adhéré à la coopérative
de Cour-Cheverny. Il y avait aussi une coopérative de battage à Cheverny, présidée
par Pierre Davau.
Les moissons à cette époque
|
Les moissons à Cheverny |
Partout en France, depuis plusieurs siècles, on utilisait des
faucilles pour la récolte des céréales. Elles avaient un avantage considérable par
rapport à la faux : elles ne frappaient pas la tige du blé, donc n’agitaient
pas les grains mûrs qui se seraient détachés pour tomber au sol, provoquant
ainsi de grandes pertes en vidant les épis. On cultivait alors en billons et
pas encore à plat, ce qui interdisait le fauchage à la faux qui doit travailler
sur une surface plane. La faucille « à scier les blés » permettait une coupe de
50 cm, avec sa lame striée et dentée. Le faucheur saisissait une poignée de
tiges sous l’épi et les sciait à hauteur de genou, laissant ainsi un chaume de
40 cm de haut. Couper à cette hauteur permettait de ne pas faucher l’herbe qui
poussait entre les tiges de blé en la conservant pour nourrir les animaux en
hiver.
Les débuts de la mécanisation
|
Faucille à dents en vente sur le catalogue Manufrance |
La moissonneuse javeleuse apparut. Elle coupait la paille et
formait des javelles au moyen de gros rateaux de bois situés devant le tablier.
Les javelles étaient ensuite liées à la main. La moissonneuse lieuse a été le
premier matériel de la coopérative courchoise, puis un tracteur Formall
(américain) suivi d’un tracteur Someca italien de 50 CV : - on fauchait à
droite et les bottes liées avec une ficelle étaient éjectées à gauche ; - les
bottes étaient placées 4 par 4 en 4 tas, les épis tournés vers le centre. La
17e botte était placée en chapeau ; - on laissait sécher 2 à 3 semaines dans le
champ ; - la récolte était ensuite rentrée à l’abri sous un hangar, ou disposée
en meules à l’extérieur ; - on battait fin août.
Les moisonneuses-batteuses
Le déroulement du travail :
- on récoltait dans des poches à grains à hauteur d’homme, dans des sacs de 80 à 100 kg ;
- le brocteur montait les bottes ;
- le délieur coupait les ficelles ;
- l’engraineur et l’éparpilleur, en haut de la machine, répartissaient et mélangeaient les bottes ;
- le petit blé tombé à côté de la machine nourrissait les volailles.
|
La moissonneuse batteuse |
Quelques chiffres - Avec 3 chevaux, on fauchait 1 hectare en 3 heures. Avec un
tracteur, on fauchait 1 hectare en 2 heures. - La coopérative de Cour-Cheverny
moissonnait environ 150 hectares sur une période de moisson et de battage qui
durait 2 mois. - Le rendement moyen était de 30 à 40 quintaux/ heure. - La
période de battage occupait 15 personnes.
Merci à Michel et Arlette Bouget.
Le Col Vert – La Grenouille n°38 – Janvier 2018
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de nous donner votre avis sur cet article, de nous transmettre un complément d'information ou de nous suggérer une correction à y apporter